• Le mas des alouettes

Publié le par 67-cine.gi-2007













Le mas des alouettes drame de Paolo Taviani et Vittorio Taviani







avec :
Paz Vega, Moritz Bleibtreu, Alessandro Preziosi, Angela Molina, Mohammad Bakri, Tchéky Karyo, André Dussollier, Arsinée Khanjian, Mariano Rigillo, Hristo Shopov, Christo Jivkov, Stefan Danailov, Yvonne Brulatour Sciò, Nicolo Diana, Ubaldo Lo Presti, Linda Batista et Enrica Maria Modugno


durée : 1h58
sortie le 30 mai 2007

***

Synopsis
La famille arménienne Avakian est riche et nombreuse. Les deux frères Aram et Assadour ont décidé de se revoir. L'un, médecin, émigré à Venise, a bien réussi et est marié avec une comtesse italienne, et l'autre possède des terres près d'une petite ville d'Anatolie qui abrite une importante communauté arménienne et où il est respecté même par les autorités turques.
Tandis qu'à Venise on organise le long voyage en Anatolie, Aram, sa femme Armineh, sa tante Hasmig et sa soeur Nunik se préparent à les accueillir.
On fait restaurer le Mas des alouettes, l'antique demeure qui les a vus naître. Dans la période qui précède ces retrouvailles, émergent des sentiments, des projets ambitieux... et même une histoire d'amour, dangereuse et impossible, entre Nunik, arménienne, et un jeune officier turc.
Personne ne semble s'apercevoir de la tempête de la Grande guerre qui se prépare...


***

Antonia Arslan : écrivain
Antonia Arslan, diplômée d'archéologie, a enseigné la littérature moderne et contemporaine de l'Université de Padoue.
Elle est l'auteur d'essais pionniers sur les récits populaires arméniens, tels que Dame droga e galline. Il romanzo popolare italiano fra '800 e '900 (Dames, drogues et poules. Le roman populaire italien entre le 19ième et le 20ième siècle). Elle a également consacré un ouvrage à la galaxie cachée des écrivains italiennes, Écrire pour réjouir : nouvelles italiennes de femmes écrivains du
dix-neuvième siècle, d'abord publié en italien, en 1998.
À travers l'œuvre du grand poète Daniel Varujan, dont elle a traduit Le Chant du pain et les Mers de grain en italien avec Chiara Haiganush Megighian et Alfred Hemmat Siraky en 1992 et 1995 respectivement, elle a redécouvert ses racines et son identité arménienne enfouie (son vrai nom de famille est Arslanian).
Antonia Arslan a édité un pamphlet pédagogique sur le génocide, Metz Yeghèrn. Petite histoire du génocide arménien, de Claude Mutafian, ainsi qu'un recueil de témoignages de survivants qui s'étaient réfugiés en Italie, Hushèr, Mémoire. Voix italiennes de survivants arméniens (2001).
Il était une fois en Arménie, son premier roman, a rencontré un succès considérable en Italie, où il est paru en plusieurs éditions, mais aussi dans d'autres pays (il a à ce jour été traduit dans les principales langues européennes ainsi qu'en japonais). L'ouvrage a été couronné de plus de 15 prix, parmi lesquels le Prix Giuseppe Berto décerné à une première œuvre, une section du Prix Campiello, le Fenice-Europa, le Pen Club International, le Prix International de Littérature Religieuse, le Prix des Libraires de Padoue et le Prix des Bibliothécaires de Rome.
L'édition américaine de ce livre sera publiée en 2007 par Alfred A. Knopf.


***

L'histoire du mas des alouettes
1915. Dans une petite ville de Turquie, la guerre semble être loin derrière, de même que les persécutions perpétrées contre la minorité arménienne. La famille Avakian, Arménienne, ouvre sa belle demeure pour les funérailles du patriarche. Le colonel Arkan lui-même, qui représente les autorités turques, est venu présenter ses respects.
Assadour Avakian, fils aîné de la famille, revient après bien des années passées à Padoue, en Italie, où il est médecin : son père lui a légué l'antique Mas des alouettes. Son frère Aram et son épouse, l'exubérante et dynamique Armineh, tante Hasmig, le jeune Avetis et ses sœurs s'activent, impatients, aux préparatifs pour l'accueillir. De son côté la jeune Nunik, assoiffée de vie et d'amour, est en proie à l'angoisse que lui cause sa relation secrète avec Egon, un jeune officier turc. Un amour dangereux et impossible. Egon appartient au mouvement des Jeunes Turcs, un parti politique qui se prépare en secret à faire du mythe de la Grande Turquie une réalité.
La famille Avakian ne semble pas consciente de l'orage qui va s'abattre sur elle : elle célèbre la restauration du mas et danse le kocharì. Pourtant, en mai, l'Italie se range du côté de la France contre l'Autriche et l'Empire de Turquie. Les frontières sont fermées. Assadour fait tout ce qu'il peut pour sortir, sans y parvenir. Il est contraint de rester en Italie, tandis que le parti des Jeunes Turcs ordonne le massacre des Arméniens. Aram ainsi que tous les membres de sexe masculin de la famille, y compris les enfants, qui se sont naïvement réfugiés au Mas des alouettes, sont découverts par les soldats et massacrés. Les femmes et Avetis, lequel parvient à échapper au massacre grâce à un déguisement de fille, entament une longue marche forcée vers le désert, où ils sont condamnés à mourir.
Mais le groupe est suivi discrètement par Nazim et Ismene. Le premier, turc et membre de la Confrérie des mendiants, s'est toujours senti proche de la famille d'Aram pour son respect de la pauvreté, un principe évangélique fondateur de la société arménienne. Ismene, elle, est une pleureuse grecque mais aussi la nounou de Nunik et Avetis. Dans un moment de faiblesse, Nazim a trahi la famille. À présent, bouleversé par le drame et accablé de culpabilité, il veut se racheter. Avec Ismene, il va sauver ce qui reste de la famille : les enfants et Armineh, par laquelle il a toujours été secrètement charmé mais qui s'est aujourd'hui murée dans le silence. Il sauvera Nunik, qui offre sa beauté et sa virginité à un soldat en charge de la surveillance des déportés, dans le seul but d'obtenir quelque nourriture pour elle et les siens. Le jeune soldat se nomme Youssouf. Il est attiré par la fierté de Nunik depuis que le groupe s'est mis en marche. Il méprise ses camarades soldats qui gagnent les faveurs des femmes arméniennes par la force. Il a honte face à Nunik, nue devant lui, sous sa tente. Il la couvre d'un vêtement. Il la respecte. Ils se retrouvent encore une fois : l'amour s'empare de Youssouf, tandis que Nunik éprouve gratitude et tendresse.
Aidé de la Confrérie des Mendiants d'Aleppo, Nazim prépare l'évasion. C'est pour ce soir, Nunik avoue-t-elle à Youssouf. Celui-ci tente désespérément de la persuader de rester.


À un bout du camp, une voiture pourvue d'un double-fond est prête à accueillir les captifs. Mais quelque chose éveille les soupçons des gardes et Armineh et les enfants sont sur le point d'être attrapés.
Pour attirer leur attention, Nunik se détache de leur groupe, gagne le centre du camp et entonne un chant arménien : Ov Sirun sirun.
D'abord par le feu ! Puis sa tête !, ordonne le commandant conformément à la loi qui régit le camp.
Youssouf se trouve parmi les soldats. Ses yeux plongent dans ceux de Nunik, qui l'implore du regard de ne pas oublier sa promesse : Je ne crains pas la mort mais ne les laisse pas me torturer. Promets-le-moi !.
Alors, dans le plus grand désespoir, Youssouf brandit sa lame.
Pendant ce temps, Avetis et les enfants filent vers la mer, en direction de Venise, où Assadour les attend en scrutant l'horizon depuis l'embarcadère.
Quatre ans plus tard : au cours du procès où sont jugés les crimes commis contre le peuple arménien, Youssouf dénonce la tuerie. Il commence par se déclarer coupable du meurtre de Nunik Avakian, sa bien-aimée. Mais après les premières condamnations, les procès sont suspendus. Le peuple arménien attend toujours que justice lui soit faite.

***

Le mas des alouettes par Paolo et Vittorio Taviani
Paolo et Vittorio Taviani : « Ce film est né d'un sentiment de culpabilité. Il y a trois ans, presque par hasard, nous avons découvert la tragédie arménienne...
Nous la connaissions, ou du moins le pensions-nous... Le massacre d'hommes, de femmes et d'enfants, survenu en 1915, au nom de la Grande Turquie.
Des dizaines d'années ont passé depuis mais les Arméniens attendent toujours que justice soit faite. Et nous -ainsi que des millions de personnes comme nous- ne savions pour ainsi dire rien de tout cela. »

.
Paolo et Vittorio Taviani : « Depuis un certain temps, nous ressentions le besoin de traiter, par notre cinéma, ce thème qui est probablement la tragédie la plus sombre de notre temps. Ces massacres entre peuples frères, entre ethnies vivant côte à côte, en Serbie, au Kosovo, sur des territoires dont seule une bande d'eau nous sépare, mais aussi en Afrique, en Asie... »

Paolo et Vittorio Taviani : « L'occasion nous en a été offerte par le très beau livre d'Antonia Arslan, 'Skylark Farm', qui est un roman très particulier, une sorte d'autobiographie indirecte. Antonia est Italienne d'origine arménienne. Dans son livre, elle raconte l'extermination de sa famille. C'est un roman tout autant qu'un document historique. Pour nous, il représente le point de jonction entre les évènements du passé et ceux d'aujourd'hui.
Cependant, comme toujours, nous ne souhaitions pas bâtir un récit historique, et nous n'en étions de toute façon pas capables.
Nous voulions surtout suivre des personnages face à leur destin unique et ensuite les projeter dans le cadre plus grand d'un événement collectif, qui se révèle aujourd'hui dans toute son horreur mais prend ses racines dans le passé. ... Nunik, Armineh, Aram : les Arméniens... et Nazim, Arkan, Egon, Yussuf : les Turcs... C'est ainsi que l'histoire a commencé... »


Paolo et Vittorio Taviani : « Dire du bien de ses acteurs revient un peu à se faire des compliments à soi-même ! Mais ce film -nous insistons là-dessus- doit énormément au travail d'une équipe de très bons, d'excellents comédiens qui, animés de leur passion, ont donné vie à leur personnage avec authenticité.
Ce sont des Italiens, des Espagnols, des Français, des Allemands... et de ce fait, malheureusement, nous n'avons pas pu tourner en son direct -cela, nous le savions depuis le début. Cependant, c'était un sacrifice délibéré : c'est en Europe que nous voulions choisir les visages, les personnalités qui correspondraient le mieux au projet que nous portions au moment où nous écrivions le film. Après tout, notre pays, aujourd'hui, n'est-ce pas l'Europe ? »

Paolo et Vittorio Taviani : « Nous aussi sommes convaincus qu'il est nécessaire pour la République turque de rejoindre l'Union européenne, mais nous pensons aussi qu'elle doit reconnaître publiquement la vérité historique de la tragédie arménienne, de la même manière que l'Allemagne et l'Italie ont assumé leur passé criminel. »

Paolo et Vittorio Taviani : « Nous parlons de la Turquie et nous nous souvenons avec plaisir de notre rencontre avec le public et les critiques turcs : le festival d'Istanbul a décidé de présenter une rétrospective de nos films et chaque projection a suscité de nouveaux rapports d'amitié entre les publics turcs et nous. »

***

Fiche technique
Réalisation : Paolo et Vittorio Taviani
Scénario et dialogues : Paolo et Vittorio Taviani
Librement inspiré du roman de : Antonia Arslan La Masseria Delle Allodole
publié  : aux éditions Robert Laffont sous le titre « Il était une fois en Arménie »
Casting : Beatrice Kruger (F.b.i. Casting)
Assistante réalisateur : Mimmola Girosi
Cadreurs : Roberta Allegrini et Duccio Cimatti
Opérateur steadycam : Simone Zampagni
Costumes : Lina Nerli Taviani
Décors : Andrea Crisanti
Image : Giuseppe Lanci (A.i.c.)
Montage : Roberto Perpignani (A.m.c.)
Musique : Giuliano Taviani
Producteur exécutif : Guido Simonetti
Produit par : Grazia Volpi
Producteurs Associés : Stefano et Ciro Dammicco
Coproducteurs : Ramon Colom, Jean-François Lepetit et Gianfranco Pierantoni
Une production : Ager 3 en collaboration avec Rai Cinema et  Eagle Pictures
En collaboration avec : Nimar Studios - Sagrera Tv
avec la participation de : Tve
et avec le soutien de : Instituto de la Cinematografia y de las Artes Audiovisuales (Icaa) - Flach Film - France 2 Cinéma
avec la participation de : Canal +
et  la participation de : 27 Films Production - Ard Degeto

***





présentation réalisée avec l’aimable autorisation de



remerciements à Séverine Garrido et Emmanuel Leroux
logos & textes © www.ugcdistribution.fr
photos © Umberto Montiroli

Publié dans PRÉSENTATIONS

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article