• Filatures

Publié le par 67-cine.gi-2007













Filatures policier de Yau Nai Hoi









avec :
Simon Yam, Tony Leung Ka-Fai, Kate Tsui, Suet Lam, Maggie Shiu, Siu-Fai Cheung et Suet-Sum Tse


durée : 1h30
sortie le 2 janvier 2008

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Synopsis
Une branche secrète de la police de Hong Kong mène des filatures sophistiquées.
Le Capitaine Huang engage Piggy, une débutante au visage ingénu, donc, insoupçonnable.
Ensemble, ils vont tenter de remonter jusqu’au « cerveau » d’un casse.
Mais le cerveau devine le danger et disparait.
Piggy est assignée à une nouvelle affaire.
Alors qu’elle est en pleine filature, sa route croise celle du cerveau…


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Interview du réalisateur Yau Nai Hoi
- : Pourquoi être passé à la réalisation, et comment vous est venue l'idée de ce film ?

Yau Nai Hoi : Cela faisait longtemps que Johnnie To m'encourageait à passer à la mise en scène. Il s'est trouvé un investisseur à Hong Kong qui trouvait l'idée bonne. Johnnie To a proposé de me produire. Contrairement à ce qui m'a été répété au Festival de Berlin, où le film était présenté en première mondiale, je n'avais jamais vu la série "24h chrono" que j'ai évidemment visionné dès mon retour en Asie! Ce qui m'a donné l'idée de ce scénario, c'est un article de presse sur ce service de la police de Hong Kong qui fait exclusivement des filatures. Ils n'ont pas le droit de procéder à une arrestation, ils ne sont pas policiers.Suivre cette unité composée de gens qui agissent dans l'ombre m'a semblé une idée séduisante.

- : Vous avez choisi vos acteurs parmi les familiers de Johnnie To…

Y. N. H. : Je passe beaucoup de temps sur les plateaux de Johnnie To, car nous réécrivons souvent les scénarios au fil des tournages. Ce sont des acteurs que je connais bien, ce sont les meilleurs de la ville, alors pourquoi s'en priver quand on a la chance de les côtoyer? Ils m'ont beaucoup aidé sur le tournage, leurs idées étaient souvent judicieuses sur la façon de choisir un angle ou de renforcer une scène. Ils m'ont aussi aidé à diriger Kate Tsui, dont c'est le premier rôle. Elle avait été élue Miss Hong Kong un an plus tôt. Johnnie To qui était dans le jury, l'avait remarqué et me l'a présenté. J'ai trouvé qu'elle avait l'ingénuité requise pour le personnage.


- : Vous avez d'abord travaillé pour la télévision avant de vous consacrer au cinéma ?

Y. N. H. : J'ai travaillé durant trois ans pour la télévision et cela m'a appris les bases essentielles en ce qui concerne l'écriture. Le cinéma, je l'ai découvert en rencontrant Johnnie To et Wai Ka Fai. Ce sont eux qui m'ont tout appris. Wai Ka Fai maîtrise parfaitement les techniques narratives. Johnnie To gère comme personne une équipe et un plateau. Quant à la mise en scène, c'est un maître. Quand on passe dix ans à leur coté, forcément, on apprend beaucoup.

- : Quelles étaient vos références, pour réaliser ce film ?

Y. N. H. : Je n'ai pas eu l'occasion de me poser ce genre de questions. Je tournais et je réécrivais le scénario en même temps. J'ai fait les choses à l'instinct et j'ignore encore aujourd'hui quels films m'ont inspirés. J'étais trop sous pression. Tourner à Hong Kong est compliqué si vous n'avez pas de gros moyens. Je ne pouvais pas me permettre de construire des décors ou de bloquer la circulation, ou de gérer la foule des passants. Donc parfois on plaçait la caméra suffisamment loin pour que nul ne la remarque, ce qui allait parfaitement avec ce que raconte le film : donner le sentiment de surveiller les choses et les gens à distance, comme des proies qui ignorent qu'elles en sont une. Le plus difficile, c'est qu'on avait rarement droit à une deuxième prise dans les rues. Tout va tellement vite que d'une prise à l'autre, rien n'est raccord : ni les voitures, ni les métros, ni les gens !


- : Comment avez-vous choisi vos lieux de tournage ?

Y. N. H. : J'ai pris avant tout les quartiers qui sont les plus typiques de la ville. Et aussi ceux dont les immeubles alternent entre gratte-ciels et maisonnettes et où il y a des choses intéressantes à filmer, de près, mais aussi de loin, tout en choisissant les heures où la ville grouille de monde. Il fallait rendre la surveillance la plus excitante possible. Donc la plus compliquée à filmer…

- : Que retenez-vous de cette expérience ?

Y. N. H. : J'ai appris à élargir mes perspectives, à écrire de façon plus concrète, en me demandant comment raconter une histoire afin de la rendre plus palpitante à filmer. J'ai appris à tenir compte, dès l'écriture, de tous les paramètres dont je ne me souciais pas précédemment : le cadre, le montage, le son…J'ai surtout appris qu'il faut faire des choix, définir ses priorités, savoir ce qu'on doit arracher de chaque scène. Ce film existe, il sort partout dans le monde, j'ai conscience de ma chance et elle me rend modeste. J'ai encore tout à apprendre. Quand je vois la maîtrise d'un film tel que La vie des autres, je me dis que j'ai des progrès à faire…Mais j'ai hâte de réaliser un nouveau film afin de voir si je parviens à mettre en pratique ce que je crois avoir appris. Je prépare un film à suspens, qui parle de relations humaines un peu bizarres. En même temps, je continue à écrire des scénarios pour Johnnie To, qu'il tourne plus vite que son ombre…


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Fiche technique
Réalisateur : Yau Nai Hoi
Scénario : Yau Nai Hoi et Au Kin Yee
Directeur de production : Paul Au
Chef décorateur : Raymond Chan
Costumes : William Fung
Costumes : Mabel Kwan
Montage : David Richardson
Musique originale : Guy Zerafa
Image : Cheung Tung Leung
Producteur exécutif : Stephen Ng
Produit par : Johnnie To

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présentation réalisée avec l’aimable autorisation de





remerciements à Michèle Halberstadt

logos, textes & photos © www.arpselection.com

Publié dans PRÉSENTATIONS

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