• La disparue de Deauville

Publié le par 67-cine.gi-2007













La disparue de Deauville thriller de Sophie Marceau







avec :
Sophie Marceau, Christophe Lambert, Nicolas Briançon, Simon Abkarian, Robert Hossein, Marie-Christine Barrault, Judith Magre, Marilou Berry, Magali Woch, Jacques Boudet, Laure Duthilleul, Firmine Richard et Samir Guesmi


durée : 1h40
sortie le 23 mai 2007

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Synopsis
Victoria, une actrice célèbre en son temps, à l'aura et au charme saisissants, est morte il y a trente ans dans des circonstances troublantes. Elle réapparaît mystérieusement dans la vie d'un flic solitaire, Jacques, enquêtant sur une disparition, au cœur d'un palace de Normandie... Que veut cette femme comme surgie d'une autre époque ? Pourquoi a-t-elle choisi Jacques ? Quels secrets se cachent derrière le luxe de ce palace ?


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Notes de production
Scénariste, réalisatrice et comédienne, Sophie Marceau raconte : « Un matin, pendant le tournage du film de Diane Kurys, Je reste, nous étions avec Charles Berling et Vincent Perez au maquillage, dans l'hôtel Normandy, à Deauville et c'est là que j'ai eu l'idée d'une intrigue qui aurait pour cadre un palace. Je m'intéresse beaucoup aux histoires humaines, aux destins, et je suis partie sur une histoire de famille. Ce qui m'a attirée, c'est l'envie de raconter la vie des gens, multiple, unique et à la fois universelle. L'hôtel permettait de réunir des gens qui ne se croiseraient jamais ailleurs, le long de couloirs mystérieux, avec autant de vies que de portes. Imaginer ce qui pouvait se dérouler derrière chacune était passionnant. »
Oury Milshtein, producteur du film, raconte : « Je connais Sophie depuis quelques années, j'étais directeur de production sur son premier film. Nous étions évidemment intéressés lorsqu'elle est venue nous présenter son projet. Quand elle nous en a parlé plus précisément, c'est devenu encore plus prenant. »
Sophie Marceau explique : « Trois personnes arrivées à un tournant de leur vie doivent régler des comptes. Il est question de leurs parents, de l'amour qu'ils ont reçu ou dont ils ont manqué, des mensonges et des vérités avec lesquels ils ont vécu depuis si longtemps. Sans se connaître, ces trois personnages se retrouvent à raconter la même histoire, à s'entrecroiser. C'est une quête au rythme d'un thriller. Je ne désirais pas faire un film psychologique où ça parle tout le temps, j'avais envie d'action. J'aime que les choses aillent vite, que ça bouge, et le thriller permet d'aborder tous les sujets en y ajoutant le plaisir cinématographique, quelque chose qui soit jouissif à filmer et proposer au public. Le film est aussi une course-poursuite, un chassé-croisé entre ces gens qui se courent après. Tous cherchent quelque chose, ils n'imaginaient pas ce qu'ils vont trouver... »
Ariane Guez, productrice, commente : « Dès le départ, il était clair que le climat serait différent de ce que l'on peut voir d'habitude. Sophie associait des ingrédients que l'on voit rarement ensemble. On percevait la dimension psychologique, mais étroitement liée à un rythme de film d'action avec des rebondissements qui enflamment, comme ceux que l'on trouve dans les feuilletons de Dumas, le tout avec un ton vif très actuel. »


À la croisee des vies et des genres
Sophie Marceau se souvient : « L'intrigue est partie de choses assez loin de moi, mais au bout du compte, je me suis aperçue que quand on raconte une histoire qui n'est pas la sienne, l'inconscient se lâche beaucoup plus et que l'on aborde finalement des choses peut-être encore plus intimes. Quand on parle de soi, on fait toujours des demi-mensonges. »
Elle ajoute : « J'étais surtout sur les personnages du fils héritier et de la fille, mais il en fallait un troisième, un point de vue extérieur pour donner du recul et être subjectif, ou objectif d'ailleurs. C'était le personnage du flic, qui s'est imposé comme le protagoniste principal du film. C'est un peu l'innocent qui vient mettre son nez où il ne fallait pas et qui va révéler les choses, et les gens à eux-mêmes. »
Oury Milshtein précise : « Le script de Sophie était énorme, très dense, très long. Nous lui avons présenté Gianguido Spinelli. Les références de Sophie étaient assez hitchcockiennes et ce qu'écrit Gianguido, toujours très à tiroirs, est assez idéal pour un thriller. Tout en travaillant sur d'autres projets, ils ont écrit ensemble pendant trois ans. Jacques Deschamps, que j'avais rencontré sur Sans toit ni loi, a beaucoup d'humour. Il a apporté un recul, une distance vis-à-vis du projet de Sophie.  Du coup, on est arrivés à un équilibre entre quelque chose de grave et des moments plus légers. De façon anonyme, nous avons ensuite donné ce projet à cinq ou six lecteurs dont nous souhaitions le regard extérieur. L'une des lectrices, Rania Meziani, en avait tiré une analyse très fine et elle est venue nous rejoindre. »
Sophie Marceau reprend : « Mes auteurs et moi étions complémentaires, eux étaient plus dans la structure. J'ai eu besoin de Gianguido, Jacques et Rania qui est venue ensuite, parce qu'ils avaient cette faculté que je n'ai pas d'analyser et de construire. Ils ont complètement respecté mon univers et m'ont aidée à le concrétiser sur le papier. Les rapports entre les gens, leur histoire et leur psychologie, sont restés, mais nous les avons souvent bousculés pour les besoins du thriller. C'est un film qui se passe sur quatre jours, pratiquement 24 h sur 24, ça va vite. En quatre jours, ce sont quarante ans de vie qui refont surface. C'est une conjonction de destins. »
Ariane Guez commente : « Ses personnages étaient remarquablement sentis. Ils existaient, sans cliché, avec leurs contradictions, comme des gens réels dont on aurait raconté l'incroyable histoire vraie. Aucun d'eux n'était une caricature. Les monstres avaient une âme et les condamnés avaient une chance. »
Sophie Marceau confie : « Pour moi, la dualité est une composante de la nature humaine. Tout le monde existe entre deux, comme une oscillation entre les extrêmes, et c'est ce mouvement-là qui est la vie. Chaque individu porte en lui le bien, le mal, le noir, le blanc, les contraires… C'est un film de contrastes, qui balance entre nos limites. Il est aussi question d'équilibre, parce que dans le balancement, c'est une notion que l'on retrouve aussi. On ne peut réduire personne à une seule chose. J'aime explorer cela. »


Ceux qui ont rendez-vous avec un secret
La scénariste et réalisatrice confie : « Lors de l'écriture, je n'ai imaginé aucun acteur dans un rôle. Je voulais vraiment écrire des personnages. Il était important qu'ils existent par eux-mêmes avant d'être incarnés. Une fois qu'ils sont écrits, on essaie de provoquer la rencontre entre l'acteur et le rôle, et c'est encore une fois une question d'instinct. Si l'acteur que vous sollicitez s'approprie le rôle, s'il vous en parle de façon convaincante, cela signifie qu'il s'est projeté dans le personnage, et c'est une grande part du travail qui est accomplie. »
Sophie Marceau se souvient : « Pour le rôle principal, Christophe Lambert est apparu comme une évidence. Je me trouvais avec mes deux producteurs dans le bureau de Dominique Besnehard. Sa photo était sur une étagère et en la voyant, on a tous eu le déclic. Sans un mot, on s'est juste regardés : c'était lui, aussi simplement que ça. On lui a envoyé le scénario et il a répondu très vite et très favorablement, avec de vrais arguments. Il avait une façon de parler de l'histoire qui lui était presque personnelle. Il s'est complètement approprié le rôle. Il est devenu Jacques à part entière. J'avais vu peu de choses de lui, c'est quelqu'un de très particulier mais je ne le connaissais pas. Il est venu au personnage avec son histoire, toute sa vie, son expérience. Quand il incarne, tout devient fragile, vivant, complexe, passionnant parce que l'on découvre la personne en même temps que le personnage se construit. »
La réalisatrice confie : « Nicolas Briançon a été la cerise sur le gâteau. C'est Oury qui a eu l'idée de Nicolas. Il m'a montré le film de Cédric Kahn, L'avion, dans lequel il jouait pourtant un personnage complètement opposé à ce que nous cherchions, et j'ai senti son potentiel. Il a tout de suite été ému par le personnage, ce qui n'était pas évident parce que c'est un être ambigu, très doux, délicat, et les acteurs ont souvent peur d'abandonner le registre viril… Nicolas a eu envie d'entrer dans cette histoire à travers Camille. Nous avions déjà commencé le tournage depuis deux jours quand il est arrivé, et il est formidable ! »
Oury Milshtein ajoute : « Nicolas vient d'un univers de films d'auteur qui m'est assez proche. Au fur et à mesure que nous lui parlions de ce personnage assez efféminé, très différent de ceux qu'il avait déjà incarnés, il s'en imprégnait littéralement. Il était Camille. C'était un choix idéal. »
Sophie Marceau se souvient : « J'avais remarqué Simon Abkarian au théâtre, il y a longtemps. Il m'avait profondément émue. C'est un acteur magnifique et j'avais envie de travailler avec lui. Lorsque je lui ai proposé le rôle de Pierre, j'ai rencontré quelqu'un que j'avais l'impression de connaître, fidèle à ce que j'avais imaginé de lui. Les acteurs sont des enfants, quand on leur tend un rôle, un jouet, ils en ont envie, s'enthousiasment, et s'y glissent avec bonheur. C'est ainsi que cela s'est passé avec Simon et c'était fantastique. »
La réalisatrice explique : « Le personnage d'Antoine s'est fait désirer. C'était l'acteur le plus difficile à trouver. Antoine est un personnage difficile, intense, violent et pourtant beau. Il est dans le contraste le plus extrême. Je ne trouvais tout cela chez aucun acteur. C'est Valérie Trajanovski, la directrice de casting, qui a eu l'idée de Robert Hossein. Je suis allée le voir. Face à lui, je n'avais plus aucun doute, il avait la puissance et l'humanité du rôle. C'était lui. Il avait même un costume identique à celui que j'avais décrit dans le scénario, c'était un signe ! »
Sophie Marceau confie : « Marie-Christine Barrault est la première à qui j'ai pensé pour le rôle de Mélanie. Mais souvent, quand les choses paraissent trop évidentes, on se méfie et on essaie de prendre d'autres chemins… J'ai donc envisagé d'autres personnes, mais je restais toujours avec son image à l'esprit. J'ai décidé d'aller la rencontrer et tout s'est passé de façon très spontanée. Elle a répondu très favorablement au film, et elle est remarquablement convaincante dans le personnage. Son rôle n'était pourtant pas évident. Elle devait, tout en étant privée d'une partie de sa gestuelle, faire ressentir le conflit et les sentiments extrêmes qui la rongent. Pour cela, il faut une grande comédienne. »
La réalisatrice poursuit : « Judith Magre m'a complètement séduite. Je la connaissais du théâtre. La duchesse est un personnage qui amène beaucoup de drôlerie et de tendresse. On ignore si elle existe vraiment, c'est un personnage un peu évanescent, peut-être un fantôme. Lorsque j'ai rencontré Judith, j'ai trouvé chez elle toutes les qualités dont j'avais rêvé pour le rôle : le charme, l'humanité, une jeunesse de cœur et un côté pétillant. C'est une immense dame de théâtre qui a fait beaucoup de choses dans sa vie. Elle a cet esprit vif, elle apparaît, elle disparaît, hop ! Elle est légère, c'est un peu la fée Clochette de cette histoire ! »
Sophie Marceau observe : « Dans tous les films où j'ai vu Marilou Berry, elle impose quelque chose de très présent, de très fort. J'ai aussi eu cette impression en la rencontrant la première fois. Si elle décide que vous ne partez pas du rendez-vous, vous restez ! Elle a cette énergie. Son personnage est en tandem avec celui de Simon, qui est un type grand et fort. A côté de lui, il fallait quelqu'un qui existe, parce que ce sont deux flics, qui forment une équipe. Ils sont tout le temps ensemble. Il fallait deux personnalités qui font la paire mais ne se dévorent pas l'une l'autre. Ils devaient en plus imposer leur personnage en peu de temps. Marilou était capable de tout cela à la fois. »

Une seule femme pour tant de visages
Sophie Marceau explique : « Dans mon 1er film, Parlez-moi d'amour, je n'avais pas joué, et pour ce film-là, au départ, je ne souhaitais pas être devant la caméra non plus. Tout le monde me disait qu'il était dommage que je n'y joue pas. Il y avait bien un rôle, mais qui n'était pas très développé. Un jour, inévitablement, ce personnage s'est mis à exister vraiment, il s'est mis à raconter quelque chose. Jusque-là, j'avais occulté son aspect mystérieux et il a bien fallu s'y atteler parce que cela manquait dans le scénario. Je n'ai pas pu résumer ce personnage féminin en un seul, il est donc devenu deux, un personnage dans la dualité, la double identité. »
L'actrice confie : « Il y a en fait presque trois personnages : la Victoria de l'époque, la Victoria vivante, et Lucie. Le cheminement vers le rôle s'est fait à travers une maturation qui a duré pendant toute la phase d'écriture. J'ai du mal à expliquer le métier d'acteur parce qu'il est davantage dans l'émotion, le non-dit, le ressenti. J'admire ceux qui travaillent un personnage, qui sont capables de se mettre une bosse dans le dos et d'accomplir une performance. Je ne suis pas certaine de faire partie de cette catégorie d'acteurs. Moi, je suis le personnage ou je ne le suis pas. Cela peut paraître un peu limitatif, mais mes personnages, je les prends comme ça, comme un fruit sur un arbre, et j'ai aussi envie de faire confiance au metteur en scène, qu'il me guide. En l'occurrence, cela me manquait un peu parfois. »
Ariane Guez commente : « Tout le monde salue le talent avec lequel Sophie cumulait les responsabilités sur ce film, mais sa performance d'actrice est à elle seule exceptionnelle. En fait, elle joue plus que Lucie et Victoria. Elle joue Lucie qui joue Victoria. Dans toutes ses scènes, sous le fascinant masque de ce fantôme d'actrice, elle parvenait à faire sentir la fragilité et les craintes de Lucie. C'était impressionnant. Elle avait une maîtrise intuitive absolue des deux rôles. »   
Sophie Marceau reprend : « Victoria et Lucie, j'ai l'impression de les connaître un peu. J'ai écrit ces personnages, ils ne sont pas complètement étrangers à ce que je suis. Même si ce n'est pas du tout un film sur le cinéma, Victoria est une actrice et Lucie est obligée de jouer quelqu'un d'autre… Ce sont des femmes très proches de ce que je suis. Je m'en sens plus proche dans la situation que dans le caractère. L'acteur a la responsabilité d'incarner, pas de raconter l'histoire. Si on demande à un acteur de raconter l'histoire, c'est qu'il y a des manques dans le scénario ou dans la mise en scène. »


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Fiche technique
Réalisatrice : Sophie Marceau
Scénaristes : Sophie Marceau, Gianguido Spinelli et Jacques Deschamps
Avec la collaboration de : Rania Meziani
Chef opérateur : Laurent Dailland
Chef décorateur : Jean Bauer
Ingénieur du son : François Maurel
Monteur : Laurent Rouan
Chef costumière : Isabelle Pannetier
Casting : Valerie Trajanovski 
Musique originale : Franck II Louise
Producteurs : Oury Milshtein et Ariane Guez

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présentation réalisée avec l’aimable autorisation de


remerciements à
Olivier Lebraud et Henry Hamelle
logos, textes & photos © www.snd-films.com

Publié dans PRÉSENTATIONS

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