Scorpion
Scorpion action de Julien Seri
avec :
Clovis Cornillac, Francis Renaud, Karole Rocher, Caroline Proust, Tony Mpoudja, Olivier Marchal, Jérôme Le Banner, Hicham Nazzal, Titouan Laporte, Marc Bertolini, Patrick Bas, Pierre Beriau et Moussa Maaskri
durée : 1h38
sortie le 21 février 2007
***
Synopsis
Angelo ne vit que pour la boxe Thaï. Écarté injustement des championnats, il tue accidentellement le challenger dans un combat de rue.
A sa sortie après six ans de prison, c’est une épave. Mais par amour, il va accepter de participer à des combats clandestins de Free Fight. Il va changer, devenir un autre, une machine à cogner, à prendre des coups, à vaincre. Il va devenir Scorpion.
***
Entretien avec Julien Seri
- : « Comment le film a-t-il atterri entre vos mains ? »
Julien Seri : « Quand Cedric Jimenez a relancé le projet de Scorpion, il l’a proposé à plusieurs réalisateurs, dont Chris Nahon, qui est un de mes amis. Chris m’a dit : C’est un film pour toi, tu devrais appeler le producteur pour le rencontrer. J’ai appelé Cédric, on a dîné ensemble et je suis reparti avec le scénario. A deux heures du matin, j’avais fini de le lire et j’appelais Cédric pour lui dire que je voulais absolument faire le film. J’aurais pu écrire chaque ligne du scénario. Ca ressemblait énormément à mes courts-métrages, ça en était perturbant de voir que quelqu’un d’autre avait écrit quelque chose d’aussi proche de moi. C’était comme un miroir. Ça m’a bouleversé. »
- : « C’est-à-dire ? »
J. S. : « J’y retrouvais mes peurs, mes obsessions, mes forces. Je pratique les arts martiaux depuis que j’ai 4 ans, j’ai arrêté parce que je n’avais pas l’étoffe d’un champion, j’ai été au fond du trou, comme tout le monde, et je m’en suis sorti. J’ai compris qu’on peut faire en sorte que les coups, physiques ou psychologiques, qu’on reçoit deviennent une force et non pas un poids qu’on traîne toute sa vie. C’est ce qui me relie à SCORPION. Sa noirceur est la mienne. Je sortais d’un four et d’un projet avorté dix jours avant le tournage, rien n’allait et Scorpion est arrivé dans ma vie comme une bulle d’air. Alors que c’est un film dur, violent, je n’y ai vu que la lumière. J’étais fou de ce scénario. C’était mon film, personne d’autre ne pouvait le faire. Je me suis battu pendant cinq mois pour convaincre Cédric que j’étais capable de faire ce film. J’ai fini par lui dire : Donnes-moi une demi-heure pour te convaincre. Au bout d’une demi-heure, il m’a dit : Ok, tu le fais. C’était juste avant le festival de Cannes, où on est parti rencontrer Clovis. »
- : « Vous y êtes allés exprès pour voir Clovis Cornillac ? »
J. S. : « Pour le convaincre qu’il était le personnage, oui. Des combats, la banlieue, ça peut vite devenir cliché. Il fallait un grand acteur pour amener autre chose que la violence dans ce film. La liste n’est pas longue. Des grands acteurs de cet âge-là, capables de subir un entraînement physique et de souffrir pendant douze mois, il y en a peut-être trois. Clovis Cornillac était celui qu’il nous fallait. Alors, avec Cédric, on est allé à Cannes. Pendant un dîner, mon agent m’a présenté au père de Clovis. Je lui ai expliqué le film et j’ai vu que les yeux du papa se mettaient à briller. Il m’a dit : C’est un film génial, c’est pour Clovis. Ne bougez pas, je vais vous le chercher. Et il a fait asseoir Clovis à côté de moi. C’était surréaliste. Clovis m’a dit : C’est super, donnes-moi le scénario, je te rappelle dans une semaine. Le soir même, Cédric est allé dans une soirée cannoise et il a retrouvé Clovis, vers trois heures du matin, dans la boîte de nuit. Il lui a reparlé de Scorpion et Clovis lui a dit : Ne t’inquiètes pas, c’est bon. Dix jours plus tard, Clovis nous donnait son accord. Comme quoi, avec le désir, l’envie, on peut y arriver. »
- : « Quel était votre défi majeur sur Scorpion ? »
J. S. : « Les acteurs. Sur Les fils du vent on m’a reproché de ne pas savoir diriger des acteurs. Mon défi était donc de prouver, de me prouver, que je pouvais diriger des acteurs. Avec Clovis, j’étais servi, j’ai pris des leçons de cinéma tous les jours. On voulait faire un film d’acteurs et on a choisis de très bon acteurs, Clovis, Karole Rocher, Francis Renaud, Caroline Proust, Olivier Marchal. On se fichait de savoir s’ils étaient super connus ou pas, on voulait juste qu’ils soient très bons. Karole, je l’ai rencontrée en sachant que le rôle avait été écrit pour elle et quand je l’ai vue, je me suis dit : C’est elle, c’est Virginie. Caroline, je savais qu’elle serait bouleversante. Francis, je l’adore depuis des années, il est brillant. Olivier est venu par désir, parce qu’il aimait le scénario, sinon il n’a pas besoin de Scorpion. Et Jérôme Le Banner qui m’a fait confiance, m’a dit : Tu es un mec bien, je le fais ton film, Jérôme qui se casse le bras et qui se fait poser des broches sans anesthésie générale, juste avec une anesthésie locale, qui me dit : Je préférais, sinon, j’allais être fatigué le lendemain sur le tournage. Mais c’était bizarre, quand on t’enfonce les vis ça sent le brûlé et tu as le bras qui bouge. Il est allé au-delà de la douleur. Il est incroyable. Tout le monde a été incroyable sur ce film. Du stagiaire café au producteur, on voulait tous que le film existe. »
- : « C’est paradoxal, toute cette solidarité autour d’un film sur la solitude... »
J. S. : « C’est vrai que c’est un film sur la solitude. Ils sont tous terriblement seuls, même Marcus. Je me souviens que Francis Renaud m’a fait une prise qui m’a renversé. Dans la scène, Marcus est chez lui, il regarde Léa s’éloigner et je dis : Coupez. Mais Francis continue, il revient vers moi, j’essaie de le suivre, il s’assied sur le lit, il est agité de tics nerveux, il enlève nerveusement tous ses bijoux et il fond en larmes. Le plan est d’une beauté époustouflante mais je n’ai pas pu le monter, il ouvrait trop de portes sur le personnage qu’on n’aurait pas pu expliquer. »
- : « La mise en scène matérialise toutes ces solitudes, en restant toujours très proche des personnages... »
J. S. : « J’ai toujours voulu faire un film à l’anglaise. Je voulais que le contraste soit violent, à l’image d’Angelo qui peut être une brute épaisse sur le ring et très doux avec Virginie. J’ai filmé les acteurs le plus simplement possible, sans esbrouffe et avec beaucoup de gros plans. Je voulais faire un film de proximité, c’est pour ça que je l’ai réalisé presque entièrement caméra à l’épaule. Dans les scènes d’action, je ne voulais pas que la violence soit belle, je voulais qu’elle fasse mal, qu’elle cogne, qu’elle soit âpre, crue. Barbare. »
- : « Concrètement, comment avez-vous abordé les scènes de combat ? »
J. S. : « Pour ces scènes-là, je savais qu’il me fallait quatre caméras. On n’en avait que deux et pas les moyens d’en louer d’autres. Alors on s’est dit que comme il était question de combats diffusés sur Internet dans le film, il suffisait de prendre deux dv. En plus, ça donnait un autre grain à l’image, un autre regard et ça nous permettait de filmer dans des endroits compliqués. Ce sont les seules scènes un peu storyboardées, sinon je n’avais aucun découpage. J’aime bien me laisser guider par les acteurs. Comme je cadre, je suis très réactif. Je filme à l’instinct, j’essaie de ne pas intellectualiser ma mise en scène, j’essaie de chercher la vérité, ma vérité. Je sais quand même où je vais, c’est de l’improvisation réfléchie, disons. En plus, on tournait en hd, parce que les caméras coûtaient moins cher, et je n’avais jamais utilisé de hd avant. On a dû s’adapter. Ce qui ne m’a pas empêché de faire entre trente et cinquante plans par jour. La plus grosse journée, on a fait cent deux plans totalement improvisés au niveau du cadrage. »
- : « Vous avez assisté à des combats clandestins avant de vous lancer ? »
J. S. : « Je m’intéresse depuis longtemps au free fight, donc j’ai vu des combats, j’ai rencontré des champions et j’ai assisté aux entraînements. »
***
Fiche technique
Réalisation : Julien Seri
Scénario : Sylvie Verheyde
Dialogues : Sylvie Verheyde-Julien Seri-Cédric Jimenez
Chorégraphie des combats : Alain Figlarz
Directeur de la photographie : Michel Taburiaux
Casting : Nathalie Luquiens
1er assistant réalisateur : Valerie Othnin Girard
Scripte : Claire Dumaze
Chef décorateur : Hervé Gallet
Chef costumière : Gigi Lepage
Maquillage : Mabi Anzalone
Coiffure : Marla Levy
Son : Bruno Charier
Musique : Christian Henson
Chef monteuse : Virginie Bruant
Monteur son : Jérôme Wiciak
Mixage : Jérôme Wiciak
Produit par : Cédric Jimenez
Directeur de production : Alain Monne
Coproducteurs : Jean Labadie - Julien Seri
Une coproduction : Imperia Films - BAC Films - Daigoro Films
Avec la participation de : Canal + et Cinecinema
En association avec : Banque Populaire Images 7, Uni Etoile 4
Distribution : Bac Films
Ventes internationales : Bac Films International
Ventes Vidéo : Bac Films Vidéo
***
présentation réalisée avec l’aimable autorisation de
remerciements à Amandine Dayre, Mathieu Piazza et Mounia Wissinger
logos, textes & photos © www.bacfilms.com
photos © Caroline Deloffre et Romain Rivière
remerciements à Amandine Dayre, Mathieu Piazza et Mounia Wissinger
logos, textes & photos © www.bacfilms.com
photos © Caroline Deloffre et Romain Rivière