La clef
La clef thriller de Guillaume Nicloux
avec :
Guillaume Canet, Marie Gillain, Vanessa Paradis, Josiane Balasko, Thierry Lhermitte, Jean Rochefort, Yves Verhoeven, Gilles Cohen, Laure Marsac, Françoise Lebrun, Maria Schneider, Emmanuel Salinger, Hélène Alexandridis, Pascal Bonitzer, Michaël Abiteboul, Marina De Van, Jean-Louis Coulloc’h, Olivier Rabourdin, Nicolas Jouhet, Stephan Wotjowick, Maxime Lefrançois, Gilles Masson, Daphnée Gravelat, Sylvain Creuzevault, Luc Schwarz, Mathieu Nicourt, Mélanie Gautier, Philippe Emmanuel De Fontmichel et Martial Bezot
durée : 1h55
sortie le 19 décembre 2007
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Synopsis
Depuis peu Eric Vincent, trentenaire sans histoire, a un fort sentiment de malaise.
Est-ce la peur d’avoir un enfant ou celle de voir brutalement ressurgir le fantôme d’un père qu’il n’a jamais connu ?
Un matin, un inconnu l'appelle pour lui proposer de récupérer les cendres de son père. D'abord réticent, il finit par accepter et se retrouve alors plongé au coeur d'une machination infernale.
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Interview de Guillaume Nicloux
- : De quoi parle La clef ?
Guillaume Nicloux : D’un jeune homme au coeur d’une quête identitaire, et plus particulièrement d’un homme qui a besoin de savoir d’où il vient afin de devenir père à son tour. Par le prisme de plusieurs intrigues, La clef pose ainsi les éléments qui tournent autour du thème de la paternité et de ses engagements. Un fils doit-il payer pour les fautes commises par son père ? Doit-il les avoir résolues avant de pouvoir devenir père lui-même ?
- : Pour quelles raisons choisir ce thème ?
G. N. : Parce qu’il me touche en tant que père et en tant que fils. C’est un sujet de questionnement assez vaste d’ailleurs pour ne pas faire l’objet que d’un seul film. Je pense qu’un homme est éternellement poursuivi par l’image paternelle, son poids et son acceptation, c’est même ce qui le guide durant toute sa vie. C’est un élément essentiel de construction ou de destruction pour chacun d’entre nous.
- : Pourquoi avoir écrit une histoire qui se passe sur plusieurs époques ?
G. N. : Ce procédé d’écriture m’intéressait à mettre en place, sa complexité rendant l’ossature scénaristique particulièrement délicate. De plus, suivre le destin d’un personnage évoluant dans une période antérieure a bien évidemment eu des répercussions sur le destin des deux autres. Cet effet de cascade événementiel et ce mélange de temporalité m’a permis d’éclater les résolutions, et également de ne pas concentrer l’explication du film sur le personnage principal.
- : Quel rapport entretenez-vous avec votre histoire et son principe de résolution ?
G. N. : Un rapport ambigu. J’aime être fortement imprégné et guidé par ce que je raconte tout en m’accordant un maximum de liberté et d’imprévu au moment du tournage. J’aime également les fins ouvertes, où le spectateur n’est pas tenu de comprendre une solution type mais où chacun a la possibilité d’imaginer son propre cheminement. L’intérêt et la difficulté étant d’offrir les clefs principales tout en préservant celles que l’on désire lui voir chercher.
- : Pourquoi avoir repris des personnages appartenant à vos films précédents : Cette femme-là et Une affaire privée ?
G. N. : La clef n’est pas spécifiquement lié à Cette femme-là ni à Une Affaire privée. Il n’est pas nécessaire d’avoir vu les précédents opus pour comprendre les enjeux de celui-ci. Mais j’ai souvent essayé de poursuivre et de nourrir les personnages que j’ai créés dans d’autres films, de garder un lien avec eux. Et puis lorsqu’il a fallu inventer les personnages d’un enquêteur privé et d’un flic, j’ai préféré faire appel à ceux que je connaissais le mieux.
- : Comment choisissez-vous vos comédiens et comment les dirigez-vous ?
G. N. : Le choix se fait souvent en les rencontrant et rarement grâce à leurs performances dans d’autres films. Je les vois et je me dis : C’est mon personnage. C’est lui qui va pouvoir apporter tout ce que je n’ai pas inscrit dans le scénario. J’y vais donc à l’instinct, sans essais, ni lecture, en parlant le moins possible du personnage avec eux. Pour moi, la direction d’acteur réside, en grande partie, dans le choix du comédien. Ensuite, c’est la façon dont vous organisez l’espace et les déplacements autour de lui qui compte. Installer un climat et une tension qui donnent la tonalité, puis chercher ensemble et les laisser inventer.
- : En quoi Guillaume Canet est-il Éric Vincent, le héros de La clef ?
G. N. : Par sa sympathie naturelle et sa spontanéité, et ce malgré les doutes et les épreuves que traverse le personnage. Si vous voulez vous attacher à un anti-héros qui va être dépassé par les événements, il est important d’avoir un comédien capable de créer une empathie immédiate, et non pas quelqu’un qui fonctionne sur la rétention.
- : La clef est-il un film noir ?
G. N. : Si l’on considère que le film noir traite autant de l’intrigue que de ce qui l’enrobe, où l’atmosphère et le climat prévalent sur les enjeux dramatiques, alors oui, je crois que La clef respecte ce principe.
- : Quels ont été vos partis pris de réalisation ?
G. N. : Contrairement à mes deux films précédents, où j’attachais beaucoup d’importance à nourrir l’arrière-plan, La clef n’en a pas. Il est tourné de façon extrêmement frontale, axé sur les comédiens et leur quotidien. Il n’est pas utile de fouiller l’image et de se détacher des personnages pour découvrir d’autres strates de lecture. Je suis ainsi revenu à une méthode de travail plus proche de mes premiers films tel que Faut pas rire du bonheur ou La vie crevée, avec une équipe réduite et une infra structure quasi neutre.
- : En tournant caméra à l’épaule et avec un objectif unique…
G. N. : C’est une façon d’évacuer au maximum les contraintes techniques afin de se concentrer exclusivement sur le jeu. Les comédiens dictent la dynamique d’une scène, et je me suis attaché à respecter au maximum cette donnée : les regarder prendre possession de l’espace et adapter le filmage en conséquence.
- : Que vous a permis de réaliser finalement et personnellement La clef ?
G. N. : De savoir ce vers quoi je veux aller, vers quel type d’histoire. Le sentiment d’avoir amorcer un virage. J’aimerais traiter de plus en plus de l’amour en règle générale, et le thème de la paternité m’a permis d’explorer un nouveau champ émotionnel qui jusqu’alors m’était inconnu.
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Fiche technique
Réalisation : Guillaume Nicloux
Scénario original : Guillaume Nicloux
Adaptation et dialogues : Pierre Trividic et Guillaume Nicloux
Image : Christophe Offenstein
Décors : Olivier Radot
Costumes : Anaïs Romand
Son : Jean-Marie Blondel, Gérard Hardy, Loïc Prian et Olivier Do Huu
Montage : Guy Lecorne
Assistante à la réalisation : Laure Prevost
Régisseur Général : Didier Abot
Directeur de Production : Albert Prevost
Photographe de plateau : Jean-Claude Lother
Une coproduction : Les films de la Suane, M6 Films et Mandarin Films
Avec la participation de : Canal+ , Cinecinema et M6
en association avec : Cofinova 3 et Cinémage
et avec le soutien de : la Région Ile-de-France
en partenariat avec : le Cnc
Produit par : Philippe Rousselet et Frédéric Bourboulon
Ventes internationales et distribution : Snd
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