• Once

Publié le par 67-cine.gi-2007













Once drame de John Carney







avec :
Glen Hansard, Marketa Irglova, Bill Hodnett, Danuse Ktrestova et Marcella Plunkett


durée : 1h25
sortie le 14 novembre 2007

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Synopsis
Dans les rues de  Dublin,  deux âmes seules se rencontrent autour de leur passion, la musique….
Il sort d'une rupture douloureuse. Elle est mariée à un homme qu'elle n'aime plus. Dans un monde idéal, ils seraient fait l'un pour l'autre.
Ensemble, ils vont accomplir leur rêve de musique.


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Note d'intention du réalisateur
John Carney : « Comment Once est né . . .
L'idée de ce projet m'est venue en 2005, pendant un concert de The Frames à Dublin. En tant que cinéaste possédant une expérience de musicien, j'ai toujours voulu faire un film qui, sans être une comédie musicale traditionnelle (comme celles des années 1940), se servirait de chansons pour raconter une histoire d'amour très simple et moderne.
J'ai imaginé (puis rapidement abandonné) plusieurs approches qui s'avéraient trop ambitieuses. Je voulais un cadre et une histoire simples où pourraient se lover des chansons de manière à ce que le public y entre sans effort. Je me suis finalement décidé pour l'histoire d'un musicien de rues à Dublin, quelqu'un qui ne possède rien et n'a donc rien à perdre.
J'ai développé une histoire d'amour simple, avant de demander à Glen Hansard (le chanteur de The Frames) d'écrire plusieurs chansons qui s'accordaient avec le récit. Les mois suivants, Glen et moi avons échangé des idées - une intrigue par-ci, une chanson par-là. En se nourrissant du travail de l'autre, nous avons composé dix chansons originales et écrit 60 pages de scénario.
Je voulais réaliser un film original, presque comme un album en images, mais à partir d'une histoire d'amour moderne et réaliste. Aujourd'hui, une chanson de trois minutes vaut dix pages de dialogues car les personnages  communiquent davantage à travers la musique qu'en parlant ou en étant impliqués dans des situations traditionnelles.
Le scénario ne se divise bien entendu pas en trois parties : la structure est légèrement plus détournée que dans des films standards et les chansons constituent la clé de l'ensemble.
»

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Notes de production
Once est un conte sur deux âmes soeurs qui se croisent au coeur de l'animation des rues dublinoises. L'un est un musicien de rues qui n'ose chanter ses propres compositions, l'autre une jeune mère qui tente de s'en sortir, dans cette ville inconnue. Alors que leurs vies s'entremêlent, ils découvrent leurs talents respectifs et se motivent pour réaliser leurs rêves. Once est leur histoire, celle d'une rencontre et de la complicité qui les rassemble autour de la musique.
Écrit et réalisé par John Carney, Once est un hommage aux comédies musicales du passé, et prend racines dans l'univers des jeunes dublinois en difficulté qu'il a connu alors qu'il était lui-même jeune musicien.
Au début des années 1990, avant de commencer sa carrière cinématographique, John Carney jouait de la basse dans le groupe dublinois The Frames. Il sait ainsi apprécier le pouvoir d'une chanson, connaît sa capacité à transmettre avec plus d'efficacité qu'une série de dialogues. De fait, le projet est né en 2005, pendant un concert de The Frames. « En tant que réalisateur au passé de musicien, je voulais créer quelque chose qui ne s'appuierait pas sur un scénario conventionnel, mais qui serait plus organique, avec beaucoup de chansons. C'était ça le point de départ », explique-t-il.
Alors qu'il développait le concept de Once, il cherchait « quelque chose qui pourrait s'exprimer en dix pages de scénario. J'ai toujours pensé qu'un morceau de musique de deux minutes peut s'avérer tout aussi puissant qu'une conversation d'une journée avec, par exemple, une jeune femme. Vous pouvez toujours parler, parler et encore parler... ».
John Carney ne voulait pas pour autant que Once soit une comédie musicale classique où toutes les scènes se termineraient par les personnages principaux se mettant à chanter. Il se souvient qu'il travaillait tous les matins à étoffer ses personnages : « Pendant des mois, tous les matins, alors que je prenais mon petit déjeuner, ma cigarette et mon café, que je jouais des morceaux, je réfléchissais à comment faire un petit film avec toutes ces chansons. J'ai finalement pensé à l'histoire d'un musicien de rues parce que je tenais à ce que les personnages restent dans un univers musical. Je ne voulais pas seulement qu'ils chantent, je voulais qu'ils soient à la fois musiciens et chanteurs. Il semblait donc plus naturel qu'ils puissent parfois se dire : Regarde, je viens d'écrire cette chanson. Je voudrais que tu l'écoutes. Il était ainsi plus naturel qu'ils chantent. J'ai donc trouvé cette idée d'un musicien de rues et d'une pianiste immigrée. » La musique du film n'aurait pas bien été intégrée si elle n'avait pas été liée à l'identité de ces personnages.


L'histoire se déroule à Dublin, la ville où John Carney est né. Glen Hansard, le chanteur de The Frames, joue un guitariste qui compose et Marketa Irglova, une pianiste immigrée. Bien qu'il ait été aussi membre de The Frames et que Glen Hansard ait contribué à l'écriture des chansons dès le début, John Carney n'avait pas initialement pensé à lui ou à Marketa Irglova pour jouer les personnages principaux. 
« Pour le personnage principal, je pensais à un acteur irlandais qui sache aussi chanter. Mais il ne pouvait pas. Pendant que j'enregistrais Glen, que nous discutions des chansons et du scénario, qu'il écrivait des morceaux selon les séquences que je lui donnais et que j'écrivais des scènes en accord avec ses chansons, j'ai peu à peu réalisé qu'il serait parfait pour ce rôle. Parce qu'il mettrait en valeur ces chansons beaucoup mieux que n'importe quel acteur : c'étaient les siennes. »
Glen Hansard avait déjà une expérience d'acteur puisqu'il avait joué le rôle d'Outspan dans The commitments, d'Alan Parker en 1991. John Carney considère néanmoins que c'est surtout comme chanteur qu'il apporte le plus à son personnage : « Glen a une petite expérience d'acteur, mais c'est surtout un gars naturellement très charismatique. Il est décontracté et ne se crispe jamais. Ce qui est génial avec Glen, c'est justement qu'il n'est pas acteur, ce qui fait qu'il s'en fiche, d'une certaine façon. Parfois, quand on travaille avec des comédiens professionnels, on réalise qu'on les aide seulement à se mettre en valeur. Il est rare qu'un acteur professionnel se préoccupe de ce qui se passe derrière la caméra comme un amateur le ferait, ce qui est d'ailleurs compréhensible. J'aime travailler avec des gens qui ne soient pas acteurs car ils vous donnent tout ce qu'ils ont. Parce qu'ils ne feront probablement plus d'autres films, ils y mettent tout leur cœur, s'y investissent totalement ».
Pour Marketa Irglova, qui n'avait que 17 ans lors du tournage, jouer la comédie lui était totalement étranger, même si elle était au fait du projet et qu'il l'enthousiasmait. Elle se souvient : « Glen m'avait parlé de l'idée du film parce qu'on lui avait demandé d'en écrire la musique. J'avais vu des films de John et je trouvais qu'ils étaient supers. L'histoire du film me semblait vraiment bien et puis, un soir, Glen m'a appelé pour me demander si je voulais jouer dans le film. Je croyais qu'il plaisantait ! Mais il était sérieux. Il m'a dit que John pensait m'inclure dans l'équipe du film, qu'il voulait que je passe une audition. Je trouvais ça complètement fou parce je n'avais jamais joué. » Elle ajoute : « Comme je suis très jeune, je suis prête à tout. Je n'ai pas trop pris cela au sérieux. Je pensais : Ouais, ils te disent que tu pourrais jouer dans un film et après, ils ne te prennent pas, ils choisissent quelqu'un d'autre. Je n'ai donc pas trop compté dessus mais l'idée m'excitait beaucoup. J'étais en autre très motivée parce que la musique de Glen y serait présente et que j'adore celle-ci. J'ai donc passé l'audition, joué quelques morceaux de piano, lu quelques passages du scénario et le tout était joué. »


John Carney se sentait très à l'aise avec les personnes qui travaillaient sur le film. Outre Glen et Marketa, l'équipe était composée de copains compétents en qui il croyait totalement. « Ce n'était que des gens que je connaissais et en qui j'avais confiance », explique-t-il. « Ils ont parfaitement compris qu'il ne s'agissait pas d'un film conventionnel. Ainsi, pendant le tournage, je m'exclamais sans cesse : Super ! C'était comme quand nous avions seize ans, avec un caméscope, des amis et quelques chansons. Je pense que les gens qui ont vu le film ont beaucoup apprécié cet esprit là, parce qu'ils ont vu que personne n'essayait de leur vendre quoique ce soit. C'est grâce à cette ambiance ».
La réalisation d'un film peut souvent se révéler un exercice intimidant, ce qui n'a pas du tout été le cas pour John Carney avec Once. Tout d'abord, il était en territoire connu. « Je connais Samson Films depuis des années », explique-t-il. « Quand j'ai eu l'idée du film, j'ai donc pensé à plusieurs manières de le mener à bien. Quand j'ai décidé que le personnage principal ne serait pas joué par un acteur célèbre, ou même un acteur professionnel, je suis allée voir Samson et je leur ai dit que j'avais cette idée de film, ce type de scénario et ces chansons déjà écrites : est-ce que vous êtes de l'aventure ? Et ils ont décidé d'être de l'aventure ».
« Nous nous entendions très bien avec la productrice Martina Niland et le producteur exécutif David Collins. Nous avions des relations très décontractées parce que le film nécessitait peu d'argent, que tout le monde y mettait du sien pour que ça marche en peu de temps.  David Collins est à une étape de sa vie où il n'a pas besoin de justifier sa place de producteur. Il veut juste faire ce qu'il a envie de faire. Ce film lui plaisait et je pense que s'il a voulu travailler avec moi à nouveau (nous avions fait un film il y a quelques années et c'était un des producteurs exécutifs de Bachelors walk ), c'est parce que nous avions de bons rapports. Je voulais travailler avec des producteurs à qui je ne devais pas tout expliquer. »
Martina Niland confirme : « Avec ce film, nous sommes revenus aux fondements de la réalisation, la manière de faire qui m'a toujours le plus attirée et qui explique certainement mon enthousiasme pour Once dès les premières discussions avec John sur ce projet.  Nous avons fait fi de la bureaucratie autant que possible, tout le monde se concentrant à 100% sur ce qui apparaîtrait à l'écran. Je pense que cela se ressent quand on voit le film. »
La toile de fond se compose essentiellement des rues de Dublin, de magasins et des logements presque insalubres des personnages principaux. En fait, aucun d'entre eux n'a son propre appartement, le Gars ayant emménagé chez son père après la mort de sa mère alors que la Fille vit avec sa mère (qui ne parle pas anglais) et son enfant en bas âge. Leurs mondes respectifs vont peu à peu se mélanger, grâce à leur amour commun pour la musique.
« Glen et Marketa s'entendaient à merveille, ce qui nous a beaucoup aidé », raconte John Carney. Marketa Irglova a été impressionnante et, comme le précise Glen Hansard : « Elle n'a eu aucune difficulté. Elle s'est tout de suite glissée dans le rôle et l'a joué parfaitement ».
Once a été tourné très rapidement, en à peine deux semaines. « C'était très rapide », se souvient Glen Hansard qui explique qu'il n'abandonnerait jamais sa vie de musicien pour une carrière au cinéma. « Avec The commitments, j'avais déjà eu ce type d'expérience consistant à se lever tôt et à travailler toute la journée, mais je ne me souviens pas avoir été si fatigué ! », ajoute-t-il.
« Nous nous réveillions à six heures tous les matins, travaillions toute la journée. Cela vous prend toute votre énergie. C'est beaucoup plus facile de jouer dans un groupe : vous vous réveillez à midi, vous allez à l'aéroport pour prendre un avion, vous vous rendez dans un autre pays, vous testez le son entre cinq et six, les portes s'ouvrent à huit heures et vous faites votre concert à neuf. C'est très tranquille. On ne travaille que le soir. Pendant le tournage, nous étions épuisés. On rentrait chez nous complètement vidés. C'était très intense. »

Marketa Irglova, qui rapporte la même expérience, reconnaît avoir des « sentiments mitigés » à l'égard du tournage « parce que c'était vraiment épuisant. Si, en se réveillant, on a des soucis, on doit néanmoins être prêt pour jouer et être convaincant parce qu'être acteur revient à être un bon menteur. Il faut convaincre tout le monde que l'on ressent tout ce que l'on est sensé ressentir. C'est très dur car cela nécessite de très bien gérer ses émotions. Nous avions vraiment des journées éprouvantes. Rien à voir avec la fatigue qu'on éprouve en faisant de la musique ».
Elle a néanmoins trouvé l'expérience très enrichissante : « J'ai vraiment pris plaisir à faire partie d'une équipe. Nous étions très proches. John, Glen et moi étions au centre de l'activité, mais d'autres personnes assumaient leurs rôles. J'ai vraiment beaucoup aimé travailler avec tout le monde, rencontrer de nouvelles personnes puis voir le film avec ce sentiment d'accomplissement, d'avoir créé une oeuvre d'art et de sentir que nous avons fait quelque chose de vraiment bien ».
Les chansons constituent bien évidemment un élément essentiel de Once. Le fait que Glen Hansard et Marketa Irglova jouent les rôles du Gars et de la Fille ne pouvait qu'ajouter de l'émotion à leurs rôles, mais surtout aux chansons qu'ils avaient enregistrées ensemble.
John Carney considère Glen Hansard comme « un bon parolier parce que ses chansons ne sont jamais à prendre au pied de la lettre. Elles traitent souvent d'images, d'idées et de certains instants. Elles sont assez vagues, d'une manière positive, comme le sont les bonnes chansons. Et elles sont aussi très ouvertes aux interprétations. C'est comme un bon poème : cela n'a pas de sens un jour et puis, soudain, cela prend tout son sens car on connaît ce sentiment ou que l'on a vécu la même chose. Avec ses chansons, il peint de petites images. Il m'est arrivé d'écrire une scène ou de créer un personnage à partir d'une chanson ».
Il poursuit : « Parfois, c'était le contraire. Je demandais à Glen d'écrire une chanson, pas sur mesure, mais je lui donnais les idées d'une scène et il revenait avec une chanson. Le film n'a aucune chanson composée sur mesure, pas plus qu'il n'est fait sur mesure pour s'adapter aux chansons. Ils se retrouvent entre les deux, et j'aime cette idée. » 
John Carney a également aimé le fait que ce projet lui permette d'associer son talent et sa passion à ceux de Glen Hansard, chacun dans son domaine. « J'ai quitté The Frames pour faire des films », se souvient-il. « Mais Glen s'est toujours beaucoup intéressé au cinéma. On parlait beaucoup de films. Il a joué dans The commitments au tout début du groupe mais Glen s'est aussi toujours intéressé aux oeuvres de Bergman et aux films français. C'est un vrai passionné de cinéma et de films indépendants ».
Bien qu'ils aient pris des chemins différents, ils sont restés amis et réfléchissaient aux possibilités de travailler ensemble. « Nos chemins se croisaient parfois et nous discutions toujours de collaborer, que ce soit dans un clip que je réaliserais pour eux, ou qu'il écrive une chanson pour moi », raconte John Carney. « J'ai utilisé ses chansons dans d'autres films, mais cela ne me suffisait jamais assez. C'était donc une belle occasion de travailler vraiment ensemble. »
« Glen adore le cinéma, mais n'est pas un cinéaste. Il aime tout ce qui touche au visuel et fait beaucoup de graphisme pour leurs albums. Il en va de même pour moi, dans le sens inverse. Je peux passer la moitié de la journée sur un ordinateur à écrire un scénario, puis m'arrêter et jouer du piano, uniquement pour me divertir. Je n'en fais pas professionnellement mais c'est quelque chose de très important pour moi. J'adore la musique. Je ne me suis jamais vraiment vu y faire carrière, sauf quand j'étais jeune et dans le groupe. Je trouve ça très divertissant. Pour Glen, c'est le cinéma qui est divertissant. C'était donc intéressant de réunir nos deux univers. Je pense que nous avons tous deux apprécié cette expérience. »
Glen Hansard, fier d'avoir joué dans Once, considère ce film comme une expérience exceptionnelle. « J'adore m'en souvenir et me dire que j'y étais impliqué. Pour moi, c'est vraiment un beau film. Je peux le regarder et en être fier, pas seulement parce que nous avons réussi à bien raconter cette histoire mais également parce que les chansons sont en quelque sorte immortalisées par ce film. Ce qui est vraiment bien. »
Once a également apporté beaucoup de satisfactions à John Carney. « C'est bien d'avoir de l'expérience. C'est plus facile d'amener les gens à avoir confiance en vous quand vous avez un peu d'expérience », explique-t-il. « J'étais aussi à une étape particulière de ma carrière. J'étais dans le cinéma pendant un certain temps avant d'être happé par la télévision. Quand je suis revenu vers le cinéma, j'avais légèrement perdu l'habitude de cette échelle de production, et je trouvais qu'il était compliqué de pouvoir faire un film. Avec Once, j'avais juste décidé de revenir à mes premiers amours et de me prouver que j'en étais capable. »


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Fiche technique
Scénariste, Réalisateur : John Carney
Directeur de la photographie : Tim Fleming
Directeur artistique : Tamara Conboy
Monteur : Paul Mullen
Mixeur : Robert Flanagan
Costumière : Tiziana Corvisieri
Productrice : Martina Niland
Producteur exécutif : David Collins

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présentation réalisée avec l’aimable autorisation de


remerciements à
Olivier Lebraud
logos, textes & photos © www.snd-films.com

Publié dans PRÉSENTATIONS

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