Mr Brooks
Mr Brooks thriller de Bruce A. Evans
avec :
Kevin Costner, Demi Moore, Marg Helgenberger, William Hurt, Dane Cook, Ruben Santiago-Hudson, Danielle Panabaker, Aisha Hinds, Lindsay Crouse, Jason Lewis, Reiko Aylesworth, Matt Schulze, Yasmine Delawari et Michael Cole
durée : 2h
sortie le 29 août 2007
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Synopsis
Mari exemplaire, homme d’affaires accompli et père dévoué, Mr. Brooks (Kevin Costner) a tout de l’homme idéal. Mais la nuit révèle sa part d’ombre et son irrésistible envie de tuer ; c’est en réalité un redoutable tueur en série prêt à tout pour préserver son secret et protéger sa famille.
Mais un photographe le surprend en train de commettre un meurtre et menace de détruire cet équilibre précaire en révélant la vérité sur sa double vie. S’engage alors un jeu dangereux entre les deux hommes dans lequel s’immisce l’inspecteur Atwood (Demi Moore), chargée de l’enquête.
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Portrait d’un tueur atypique : les origines de mr. Brooks
Comment un homme normal selon les critères de la société, mari et père, chef d’entreprise, peut-il se révéler être un tueur de sang-froid ? Une question qui intrigue depuis longtemps la société et a inspiré nombre de scénaristes et réalisateurs qui emmènent le public dans des territoires inconnus, fascinants et effrayants. Mr. Brooks donne une nouvelle interprétation de cette dualité sanguinaire. Mr. Brooks est-il ce type fantastique que vous seriez fier de considérer comme votre ami, ou un tueur pervers tapi dans l’ombre dont vous ne souhaiteriez pas croiser le chemin ?
Mr. Brooks pourrait très bien être une de vos connaissances, confie le réalisateur Bruce Evans, également co-scénariste avec son partenaire de toujours Raynold Gideon. Nous avons tous un côté obscur mais à la différence du commun des mortels, celui de Mr. Brooks s’exprime sans retenue et franchit les frontières du Bien et de la Morale. En le voyant, vous penseriez qu’il ne peut pas faire de mal à une mouche, qu’il a une vie parfaite à tous points de vue, mais ce tableau idyllique ne prend pas en compte cette obsession compulsive meurtrière qu’il ne peut contrôler.
La noirceur et la tension que dégage Mr. Brooks ont représenté un changement d’horizon majeur pour tous ceux qui se sont investis sur le film. Evans et Gideon - connus pour le scénario nommé à l’Oscar de Stand by me de Rob Reiner ou encore celui du film fantastique Starman de John Carpenter - ont en effet construit leur histoire à partir de thématiques qu’ils n’avaient jamais abordées.
Raynold Gideon confirme : Nous travaillons généralement sur des films plus gentils mais nous voulions depuis longtemps nous lancer dans des directions plus sombres. L’addiction était un bon thème de départ, mais il fallait se poser la question suivante : quelle peut être la pire addiction possible ? C’est ainsi qu’a jaillit l’idée d’un homme dont l’addiction serait le meurtre, qui y prend du plaisir mais souhaite rompre ce cercle infernal et cesser de mettre son équilibre familial en danger. Mr. Brooks était né et avec lui Marshall, son alter ego - une sorte - d’ami imaginaire diabolique qui matérialise les pensées et les pulsions inavouables de Mr. Brooks. Selon Bruce Evans : Marshall incarne à l’écran cette petite voix qui est en chacun de nous et qui nous murmure parfois : ]vas-y sois mauvais, tu verras, ce sera drôle.
La culture populaire s’est emparée depuis longtemps de la figure du tueur en série pour en décrire sa perception déformée de la réalité : citons les films autour d’Hannibal Lecter, du Zodiaque, de Jack l’Eventreur mais aussi L’étrangleur de Boston, Le talenteux mr. Ripley, L’inconnu du nord-express, Seven, Psychose et la série télé Dexter. Pour Evans, Earl Brooks n’est pas un tueur en série comme les autres : Il a le don de lire en l’autre comme dans un livre ouvert. C’est la clé de son succès personnel et professionnel. Et c’est ce même don qui fait de lui un meurtrier sans faille. Il sait ce que vont faire ses victimes, il sait comment va réagir la police et il est toujours en avance sur les événements. Ce sentiment de toute puissance fait partie intégrante de son addiction. Sa méthode est simple : il s’attaque à des inconnus qu’il choisit avec soin, qu’il suit dans leurs déplacements quotidiens et étudie leurs petites manies et leurs habitudes. Puis vient le moment où, après avoir planifié soigneusement son crime, il passe à l’acte et en retire une intense jubilation.
Pour ses proches, Mr. Brooks est une personne gentille et honnête - c’est le parfait reflet des faits divers que nous connaissons. Quand un tueur en série se fait arrêter, vous lirez souvent le même type de déclaration dans la presse : il était si gentil remarque Evans. Le BTK lui-même (Bind them, Torture them, Kill them - les attraper, les torturer, les tuer, surnom donné au célèbre tueur en série Dennis Rader) était diacre de sa paroisse. Certaines personnes sont tout à fait capables de dissimuler leurs noirs désirs, c’est ce qui nous intrigue tant chez elles.
Tandis que s’écrivait progressivement l’histoire de Earl Brooks, les scénaristes eux-mêmes furent étonnés par les détours imprévisibles que prenait parfois le script. Nous aimons écrire de façon libre et spontanée, en nous laissant surprendre par les situations et les personnages que nous créons note Gideon. La construction de Marshall comme incarnation vivante des voix intérieures de Mr. Brooks formulant ses peurs, ses doutes, ses colères et ses erreurs de jugement fut une de ces surprises. Il en est de même pour la fille de Mr. Brooks. Nous ne savions pas exactement qui elle était jusqu’à ce que nous nous demandions : pourquoi Jane a-t-elle quitté l’école ? En tentant de répondre à cette question, nous avons introduit des développements très intéressants pour le personnage.
Le ton du scénario a également évolué, mêlant la comédie noire au thriller sombre et torturé, chacun des genres le disputant à l’autre. Le ton parfois comédie du scénario a rapidement fait surface car Ray et moi aimons voir la vie avec humour avoue Evans. Je pense que chacun de nous s’est rendu compte que nous évoluions en permanence sur le fil du rasoir à cause de la noirceur du propos. La vraie vie est remplie de moments drôles : de ce fait, peu importe les ténèbres qui entourent les situations que nous décrivions, le scénario se devait d’être ponctué de légères touches d’humour.
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Fiche technique
Réalisateur : Bruce A. Evans
Scénaristes : Bruce A. Evans et Raynold Gideon
Directeur de la photographie : John Lindley, Asc
Chef décorateur : Jeffrey Beecroft
Monteur : Miklos Wright
Musique : Ramin Djawadi
Costumes : Judianna Makovsky
Casting : Mindy Marin, Csa
Son : Emile Razpopov
Effets visuels : Sway Studios
Producteurs : Jim Wilson, Kevin Costner et Raynold Gideon
Producteurs associés : Thomas Augsberger, Sam Nazarian, Adam Rosenfelt et Marc Schaberg
Directeur de production : Todd Lewis
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