Létoile imaginaire
L’étoile imaginaire (La Stella che non c'e) drame de Gianni Amelio
avec :
Sergio Castellitto, Tai Ling, Angelo Costabile, Hiu Sun Ha, Catherine Sng, Enrico Vanigiani, Roberto Rossi, Xu Chungqing, Wang Biao, Zhao Jianyun, Huang Qianhao, Luo Xiufeng, Tang Xianbi, Wang Lin, Guo Yong, Duan Ping, Li Zhenduo et Ma Qing
durée : 1h44
sortie le 24 janvier 2007
au cinéma
à partir du mercredi 23 mai 2007 en vost
mer 22h50 | jeu 14h20 | ven 12h15 | dim 18h10 | lun 16h10 | mar 21h10
***
Synopsis
Une aciérie italienne est vendue à des industriels chinois qui désirent emporter dans leur pays l’usine, avec toutes ses pièces, dont son haut fourneau. Vincenzo Bunoavolontà, responsable de la maintenance, croit détecter une importante défaillance.
Persuadé de la nécessité professionnelle de réparer le dommage, mu par une honnêteté morale inébranlable, Vincenzo va entreprendre un périple à travers la Chine moderne donnant à sa quête éthique un sens aigu de la dimension humaine, tel un Don Quichotte des temps modernes.
Dans ses pérégrinations et plongé dans un monde étranger parfois amical, parfois hostile, il rencontrera son Sancho Pansa sous les traits d’une jeune Chinoise, guide tantôt éclairé, tantôt égaré, qui l’accompagnera au coeur du pays des contradictions, communiste et capitaliste, riche et misérable, avant-gardiste et rétrograde.
Vincenzo et Liu Hua, à travers ce road movie dans la Chine d’aujourd’hui, feront leur cet adage ancien : l’insensé voyage toute sa vie, le sage connaît l’importance du moindre de ses pas.
***
Gianni Amelio, réalisateur
Gianni Amelio : « Quand j’ai terminé le film, j’ai eu l’impression qu’il s’était fait tout seul, que Vincenzo et Liu Hua existaient pour de bon quelque part, et que je m’étais contenté d’aller les dénicher. C’est bon signe lorsqu’on ne se souvient plus de la fatigue d’un tournage : L’étoile imaginaire s’est avéré un film difficile à tourner, mais aussi celui qui s’est fait de la manière la plus simple et naturelle possible. Je suis parti d’un roman à succès, mais j’ai préféré m’en éloigner et imaginer ce qui pouvait se passer une fois le livre refermé. C’est ainsi que j’ai eu l’idée de la panne, qui compromet d’emblée le fonctionnement de l’équipement vendu aux Chinois, et qui en fait une source potentielle de conflits dont, au départ, le sens nous échappe. D’où le rôle de l’ouvrier dont l’intégrité un peu folle devrait nous faire réfléchir sur l’avenir de ce grand pays.
Il est possible que Vincenzo vive avec des valeurs archaïques et qui semblent démodées dans un monde comme le nôtre, mais aussi dans un monde comme la Chine qui, pourtant, devrait faire preuve d’une profonde sagesse dépassant de loin ce qu’on est en droit d’attendre de sa modernité, de son rôle pionnier et de sa puissance dans l’économie mondiale… Cet homme hors du commun me fait penser à un Don Quichotte des temps modernes, à un individu qui du jour au lendemain entreprend d’escalader une montagne sans savoir ce qu’il trouvera au sommet. Vincenzo ressemble à ces personnages de fables qui se lancent dans de folles aventures pour sauver la vie des autres et finissent, dans la mesure du possible, par sauver la leur.
Il y a quelque chose d’inéluctable dans le voyage de cet italien en Chine, et dans sa rencontre avec la jeune Liu Hua qui lui fait découvrir la tendresse. Il s’agit au départ d’un parcours semé d’embûches, mais qui s’avère en réalité un périple libérateur et rassérénant. »
***
Sergio Castellitto, acteur
Sergio Castellitto : « Vincenzo Buonavolontà - littéralement Vincenzo De bonne volonté - on se confond souvent avec le nom que l’on porte... C’est ce que l’on pourrait dire de ce personnage, ou plutôt de cet homme. Il m’est rarement arrivé d’interpréter un personnage fictif comme s’il avait véritablement existé, ou comme s’il existait. La nature profonde de Vincenzo est celle d’un homme déterminé, intelligent et animé par une candeur qui me fascine et me séduit toujours chez certaines personnes. Ainsi la bonne volonté de son patronyme désigne-t-elle à la fois sa nature, son destin et sa damnation. Seul un être candide - ou stupide pourrait-on dire - mettrait le cap sur la lune (autrement dit, sur la Chine, planète à part, et monde vivant en autarcie), en emportant simplement avec lui une soupape à remplacer dans une gigantesque machine industrielle ressemblant à une navette spatiale. Et pourtant, Vincenzo n’hésite pas à partir, convaincu que cette simple soupape pourra sauver l’usine, la Chine, l’écosystème et ses convictions d’homme digne.
C’est un héros, et donc un merveilleux abruti, mais il finit par arriver à destination et comprend que le voyage même est bien plus important que le but qu’il s’est fixé, qu’il pourra parcourir l’immense étendue qu’il aperçoit au loin, mais qu’il en restera toujours une à franchir, et une autre encore ... parce que, tout simplement, il y a trop de petites soupapes à remplacer dans la vie. C’est alors qu’il faut s’arrêter. Et tomber amoureux. »
***
Mario Martone, réalisateur
Mario Martone : « En tant que Napolitain et que lecteur du livre d’Ermanno Rea, Démantèlement, j’ai été désorienté au début de la projection de L’étoile imaginaire : de fait, où était la ville ? Où était l’usine Italsider ? Où étions nous nous spectateurs ? Je me sentais dans des lymbes quasi abstraites. A l’improviste, les lymbes se sont ouvertes, dans la scène où les deux protagonistes parlent en mangeant, et j’ai compris le sens, la nécessité même de ces lymbes, le fait d’avoir été incubé par Amelio dans une bulle d’où la réalité avait disparu. Commençait en effet un voyage seulement en apparence réaliste, en réalité un voyage intérieur, comme un rêve : un homme qui avec des pièces de fer traverse un pays lointain et inconnu à la recherche d’un ajustement impossible, une femme qui comme une ombre apparaît et disparaît, une Chine laiteuse et fuyante, et les enfants, les toujours merveilleux enfants d’Amelio, qui comme des oiseaux dans le brouillard marquent par leur présence les uniques points de repère dans un monde qui semble avoir explosé. Je n’oublierai jamais les pleurs de Castellito sur ce radeau suspendu on ne sait où, entre des soldats lointains et des figures absentes : une image profonde de la condition humaine de notre temps. »
***
Fiche technique
Réalisation : Gianni Amelio
Scénario : Gianni Amelio et Umberto Contarello
Librement inspiré de : Démantèlement d’Ermanno Rea - Editions Flammarion
Image : Luca Bigazzi
Musique : Franco Piersanti
Montage : Simona Paggi A.M.C.
Décoration : Attilio Viti
Costumes : Cristina Francioni
Son : Remo Ugolinelli A.I.T.S.
Photographe de plateau : Claudio Iannone
Producteur exécutif : Mario Cotone pour Exon Film
Régie : Giorgio Innocenti
Production : Cattleya et Rai Cinema
Produit par : Riccardo Tozzi, Giovanni Stabilini et Marco Chimenz
Une coproduction : Babe Films, Cattleya, Rai Cinema, Carac Film et Rtsi Televisione Svizzera
En association avec : Achab Film
En coproduction avec : France 2 Cinema
Avec la participation de : Canal+
Réalisé avec le soutien de : Eurimages
En collaboration avec : Singapore Oak3 Films et Media Development Authority of Singapore
Coproducteurs : Fabio Conversi, Zaihirat Banu, Giulia Fretta, Enzo Porcelli et Theres Scherer-Kollbrunner
Distribution : Magrytte Films Distribution et Alexart Films
***
logos et textes © www.magrytte.fr & www.alexartfilms.fr
© photos Claudio Iannone
© photos Claudio Iannone