• Belle toujours

Publié le par 67-cine.gi-2007













Belle toujours drame de Manoel de Oliveira





avec :
Michel Piccoli, Bulle Ogier, Ricardo Trepa, Leonor Baldaque et Julia Buisel

durée : 1h10
sortie le 11 avril 2007




au cinéma

à partir du mercredi 25 avril 2007


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Synopsis
Deux des personnages étranges du film de Luis Buñuel, Belle de jour retraversent – trente-huit ans après – le mystère d’un secret que seul le personnage masculin détient et dont la révélation est essentielle au personnage féminin.
Ils se croisent à nouveau. Elle essaie à tous prix de l’éviter. Mais lui insiste et tente de la convaincre de le revoir en lui promettant de révéler le secret qu’il est seul à connaître. Ils prévoient un dîner en tête à tête dans un hôtel chic.
Durant tout le dîner, elle, aujourd’hui veuve, est dans l’attente qu’il dévoile ce qu’il a réellement dit à son mari alors paralysé à la suite d’une balle tirée par un de ses amants. Le climat est tendu…


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Considérations sur Luís Buñuel
Manoel de Oliveira : « Bien que cela semble contradictoire, pour moi, les films de Luis Buñuel renferment l’expression d’une candeur à la fois ingénue et bunuelesque, dans sa vision sceptique de l’homme et de sa croyance latente en un dieu (éventuellement méprisable pour Buñuel) qui a créé des créatures aussi perverses. Buñuel substitue l’idée du Mystère à l’hypothétique existence de Dieu. »

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aux Rencontres de Manosque 2007
Manoel de Oliveira : « Devant Belle de jour, je pense aussitôt que L’optimisme n’est rien d’autre que de l’espoir, en quoi que ce soit, peu importe.
Buñuel est sans espoir, dans la mesure où, pour lui, l’Homme s’en remet à l’irréparable. Et, sans doute, cette idée est-elle la conséquence d’une autre : si Dieu existait, il serait un créateur déloyal.
Buñuel exprime comme une rage, une révolte, ou une vengeance face à une création perverse à ses yeux.
Bien qu’agnostique, Buñuel, dans ses choix d’artiste et de surréaliste, a déclaré un jour qu’il acceptait en toute lucidité l’existence du mystère, ajoutant qu’il ne manquait au mystère d’aujourd’hui qu’une explication.
Et que lorsque celle-ci serait trouvée, le mystère se dissiperait pour n’être plus qu’une réalité ordinaire.
Cette idée vient probablement chez Buñuel de son subconscient, éloigné de l’idée d’un dieu créateur, bien qu’immergé dans un espace cosmique, à l’image de l’aveugle incapable d’éprouver la réalité concrète sinon au moyen du toucher, en palpant.
Serait-ce cela qui nous est transmis à travers ses films, comme si Buñuel les avait faits en tâtonnant ?


L’aveugle de Los Olvidados nous en donne une image fugace, ou celui de Viridiana qui, dans la séquence de la Cène, reprend cette idée fixe chez Buñuel que les aveugles sont mauvais par nature. Dieu a-t-il des yeux ?
Tempêtes, cyclones, tremblements de terre, raz-de-marée, qu’est-ce d’autre que le tâtonnement de la main de Dieu ? demanderait Buñuel.
Il n’y aurait qu’une issue à ce pessimisme, s’abstraire, exactement comme l’autruche qui, poursuivie et en grand danger, cache la tête sous son aile ou sous la terre.
C’est le cas de cette pieuse Viridiana qui, confrontée à une vie désespérée, se retire dans un couvent, non pas dans une démarche de sainteté mais de fuite, semblable en cela à une autruche face à la difficulté de survivre.
Dans mon film, Belle toujours, Séverine croit que son anomalie, plus que charnelle, est psychique dans la mesure où c’est l’esprit qui fait agir la chair, cette chair fatalement condamnée à disparaître dans la mort.
La nature consubstantielle du corps qui devient matière le soumet à la mort.
Mon film Acte du printemps commençait déjà par ces paroles de la Bible : Au commencement était le verbe et le verbe s’est fait chair.
En se faisant chair, le Christ était condamné à la mort. Ainsi, tout comme Séverine ne recourt pas à la purification de son âme mais à celle de son esprit supposé immortel, Husson recherche le soulagement dans sa propre torture ou, mieux encore, en torturant l’autre et cherchant toujours en l’autre le plus torturé. Ici Séverine.
Cela lui procurera-t-il le soulagement, comme le fait l’alcool ? La solidarité, l’altruisme la générosité brillent toujours davantage sur le versant épique des grandes tragédies, comme un soleil éloigné de la terre. Le coq dans Belle toujours aura-t-il été étonné en découvrant la discorde entre les humains ?


Comme animal, l’homme se comporte de façon naturelle, grâce aux instincts.
Est-ce que, dans ce contexte, l’instinct de survie serait la racine de ce pouvoir qui n’appartient qu’aux dieux et engendre bien souvent chez l’homme l’attrait suprême de domination, qui le pousse à se rendre maître de terres qui ne lui appartiennent pas, évacuant les actes généreux et l’altruisme ?
On dit que nous sommes plus pessimistes en public qu’en privé. Seul l’espoir maîtrise le pessimisme.
Mais, par malheur, seule la vengeance donne un caractère absolu, et rassasie comme la viande apaise la faim.
D’une certaine façon, on peut dire que Buñuel va chercher dans le surréalisme, c’est-à-dire, dans les instincts, son moyen de critiquer la réalité de la vie sociale courante. Ce qui le rend étrange, provocateur, parfois agressif et toujours très ironique.
Il est sûr aussi que, dans Belle de jour, on oppose servis et serviteurs, et c’est à ces derniers que revient de nettoyer la saleté des premiers. Je crains que mon plaidoyer ne soit devenu super-réalisme.
»

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Bulle Ogier : « C’est avec un grand plaisir que j’ai interprété le rôle de Séverine dans le film de Manoel de Oliveira, Belle toujours. Ce fut un grand honneur pour moi de participer à cette aventure qui certainement fera date dans l’histoire du cinéma étant donnée la qualité exceptionnelle du scénario réalisé par l’un des plus grands cinéastes de notre temps. »

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Michel Piccoli : «  N’est-il pas indiscret de parler de Manoel de Oliveira, cet homme secret ? De son oeuvre immense ? Un livre entier n’y suffirait pas. J’imagine toutes les vies de cet homme, multiples et étincelantes. Je devine des secrets que je ne révèlerai pas. Nous pourrions parler…
De son autorité toujours malicieuse. De son oeil de lynx, de sa démarche d’athlète. Il sait être à la fois ange et démon. Des rires, des blagues, les forces de notre jeunesse éternelle.
Un inquisiteur permanent. Austère, avisé, élégant, lumière et ombre à la fois. Le secret et le mystère d’Oliveira, je me contente de les effleurer, je parviens presque à atteindre leur grâce. Comme si nous étions complices.
Je n’ouvrirai pas la boîte de Pandore des images passionnées de notre travail en commun.
Je suis son collaborateur le plus discipliné ou le moins discipliné. Cela dépend. Merci Manoel. »


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Fiche technique
Scénario : Manoel de Oliveira
Réalisation : Manoel de Oliveira
Chef opérateur : Sabine Lancelin
Ingénieur du son : Henri Maïkoff
Montage : Valérie Loiseleux
Costumes : Milena Canonero
Décors : Christian Marti
Mixeur : Jean-Pierre Laforce
Directeur de production : Jacques Arhex
Production : Miguel Cadhile, Filbox Produções (Portugal) et Serge Lalou, Les Films d’Ici (France)
Ventes internationales : Onoma

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présentation réalisée avec l’aimable autorisation de

remerciements à
Bertrand Vaesken, Christelle Hermet et Anne-Laure
logos, textes & photos © www.filmsduparadoxe.com

Publié dans PRÉSENTATIONS

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