• La cité interdite

Publié le par 67-cine.gi-2007













La cité interdite aventure de Zhang Yimou







avec :
Chow Yun-Fat, Gong Li, Jay Chou, Liu Ye, Chen Jin, Ni Dahong, Li Man et Qin Junjie


durée : 1h54
sortie le 14 mars 2007

***

Synopsis
En Chine, au Xe siècle, on s'apprête à célébrer la fête de Chong Yang. Des milliers de chrysanthèmes dorés ont été disposés dans le palais impérial où règne la la dynastie Hou Tang. Pour célébrer ce grand jour en famille, l'Empereur revient au palais avec son deuxième fils, le prince Jai. Cependant, étant donné la froideur de ses relations avec l'Impératrice, sa venue pour la fête ne pourrait être qu'un prétexte…
Depuis des années, l'Impératrice et le Prince héritier Wan, son beau-fils, entretiennent une liaison illicite. Malgré cela, le Prince Wan rêve de fuir le palais avec son amour secret, Chan, la fille du médecin impérial.
Le Prince Jai est quant à lui de plus en plus préoccupé par la santé déclinante de l'Impératrice et son obsession pour les chrysanthèmes dorés. Il se demande s'il doit y voir un sinistre présage.
De son côté, l'Empereur met en place son complot, mais le médecin impérial est au courant de ses machinations. Pour écarter la menace, l'Empereur l'éloigne du palais, lui et sa famille.
Alors que le médecin et les siens sont en route, de mystérieux assassins les attaquent. Chan et sa mère, Jiang Shi, sont contraintes de rebrousser chemin et de revenir au palais. Leur retour va précipiter les choses.
Au cœur de la splendeur de la fête, les plus sombres secrets sont révélés. Alors que la famille impériale pousse plus loin encore ses mensonges, des milliers de guerriers en armure dorée fondent sur le palais. Qui est derrière cette rébellion ? A qui le Prince Jai est-il réellement fidèle ? Qui, de l'amour ou du désir, a une chance de vaincre ?
En cette nuit de pleine lune, des milliers de chrysanthèmes sont foulés aux pieds, et le sang se répand dans le palais impérial…


***

Note du réalisateur Zhang Yimou
Zhang Yimou : « La cité interdite se déroule au temps de la dynastie des Tang postérieurs, il y a plus de mille ans. Les Tang ont été l'une des dynasties les plus flamboyantes de l'histoire de la Chine. C'était une époque pleine d'ostentation. Un vieux proverbe chinois dit Or et jade à l'extérieur, pourriture et décadence à l'intérieur, ce qui signifie que sous des dehors magnifiques se cache souvent une vérité aussi sombre qu'épouvantable. L'histoire de ce film évolue autour d'une famille impériale dysfonctionnelle. Comme dans toute grande famille des temps féodaux, sous la richesse et les belles apparences, de sombres secrets se dissimulent dans le palais.

La composition visuelle est d'une extrême importance à mes yeux. Afin de renforcer l'impression d'opulence, j'ai beaucoup utilisé la couleur or dans les décors et dans les costumes. La lumière joue également un rôle majeur. Nous avons employé l'art du verre chinois, très coloré, pour intensifier les nuances et la translucidité des colonnes, des murs, des fenêtres, et de nombreux éléments de décor dans le palais. La palette des différents décors et la luminosité sont vraiment uniques et grandioses.


Les costumes sont typiquement chinois. Là encore, l'or a été abondamment utilisé. Yee Chung Man, le créateur des costumes, a poussé à l'extrême la notion de luxe, d'extravagance, de magnificence. La plupart des costumes comptent de quatre à six épaisseurs. Chacune a été méticuleusement fabriquée à la main avec des détails extrêmement complexes. La robe dragon de l'Empereur et la robe phénix de l'Impératrice sont particulièrement ornementées. Il a fallu deux mois de travail à 40 artisans pour les fabriquer l'une et l'autre. Le résultat final est aussi élaboré qu'ahurissant.

La cité interdite est mon troisième film d'action. Je crois fermement que dans tout film, quel qu'il soit, l'histoire reste l'élément le plus important. L'action n'est qu'un outil pour la raconter. C'est un moyen de révéler les relations et de résoudre les conflits.

Ching Siu Tung, le coordinateur des séquences d'action, et moi avons collaboré sur plusieurs projets. Son travail culmine avec la séquence de bataille dans laquelle des milliers de guerriers en armure dorée chargent le palais. Cette scène est une de mes préférées. Dans cette séquence, au cœur des activités festives, les plus sombres secrets de la famille impériale vont être dévoilés, tandis qu'un coup d'Etat a lieu hors du palais. Cette scène englobe le passé et le présent de la famille impériale, confrontée à sa crise la plus grave alors même que le régime est sur le point de s'effondrer. Pour moi, c'est le moment culminant du film. »


***

Élements historiques
Dans l'histoire de la Chine, la brève époque de la dynastie des Hou Tang (923-936), ou Tang postérieurs, a présenté un fort contraste avec la dynastie Tang des siècles précédents (618-907). Après une longue période de puissance et de prospérité intellectuelle, de stabilité et de paix, la période Hou Tang s'est accompagnée de corruption, de guerres et de chaos politique. Les dernières années du règne des Tang ont été marquées par les intrigues de palais et l'anarchie, et ont conduit à la chute du pouvoir centralisé resté jusqu'ici aux mains des Tang, ouvrant un demi-siècle durant lequel le royaume s'est fragmenté. Les gouverneurs régionaux et les chefs militaires responsables des frontières se sont emparés de morceaux de l'empire, brisant la Chine en plusieurs fiefs de taille inférieure entrant en guerre les uns contre les autres, et plus vulnérables aux attaques des Mongols au nord et des Turcs à l'ouest. Lorsque nous rencontrons pour la première fois le Prince Jai, il revient d'ailleurs d'un combat contre les envahisseurs mongols à la frontière du nord. Cette période de 13 ans fait partie de la période des cinq dynasties et des dix royaumes (907-960), un nom qui décrit bien la division de la Chine entre les cinq dynasties de la Chine du Nord et les dix royaumes de la Chine du sud.
Si l'Empereur et l'Impératrice de La cité interdite sont des personnages fictifs, l'Empereur peut être vu comme l'un des militaires qui se sont emparés du pouvoir. Il n'était qu'un simple capitaine lorsqu'il a épousé sa première femme. L'Impératrice, sa deuxième femme, était la fille d'un autre roi régional, et en l'épousant, l'Empereur a noué une alliance puissante. L'insistance de l'Empereur à respecter scrupuleusement les rituels et les cérémonies peut être vue comme la marque de son hypocrisie. Il aspire aux jours glorieux de la dynastie Tang, mais il n'est qu'un usurpateur.


La fête de Chong Yang est célébrée en Chine depuis les temps les plus anciens, et c'est toujours une célébration bien vivante de nos jours. On l'appelle aussi le Festival des Double Neuf, parce qu'il a lieu le neuvième jour du neuvième mois du calendrier lunaire. Dans l'Antiquité et la tradition du yin et du yang, le neuf appartenait au yang, qui symbolise la fortune, le bonheur et la clarté. Le neuvième jour de la neuvième lune est donc composé de deux neufs - le jour yang du mois yang. En chinois, le neuf est aussi homophone d'éternité. Ces neuf doublement yang ont aussi une connotation d'énergie positive et de masculinité. Chong Yang est célébrée en festoyant avec la famille réunie, en honorant les ancêtres et les personnes âgées. La coutume veut que l'on se rende au sommet d'une montagne ou dans les collines avoisinantes, ou sur un endroit élevé - comme la Terrasse des Chrysanthèmes dans La cité interdite - pour apprécier la nature et échapper aux esprits mauvais. La fête est aussi associée aux chrysanthèmes, au vin de chrysanthème et aux gâteaux confectionnés avec cette fleur. Dans la médecine chinoise et l'herboristerie, le chrysanthème est utilisé pour éliminer les toxines et pour éloigner le mal. Le symbolisme Chong Yang des montagnes et des chrysanthèmes dérive d'une légende qui raconte qu'à l'époque des Han de l'Est (25-220), un sage soit descendu d'une montagne pour avertir des villageois qu'une catastrophe aurait lieu le neuvième jour de la neuvième lune. Pour y échapper, ils devaient escalader la montagne et boire du vin de chrysanthème. Ce jour-là, les villageois suivirent le conseil du sage. Lorsqu'ils redescendirent, leur village avait été saccagé et leur animaux tués, mais eux étaient sains et saufs.

***

Fiche technique
Réalisateur : Zhang Yimou   
Scénaristes : Zhang Yimou, Wu Nan et Bian Zhihong
Consultant histoire : Wang Bin   
Directeur de la photographie : Zhao Xiaoding
Coordinateur action : Tony Ching Siu Tung
Chef décorateur : Huo Tingxiao   
Superviseur du son : Tao Jing   
Chef costumière : Yee Chung Man
Musique originale composée et produite par : Shigeru Umebayashi
Chef monteur : Cheng Long
Superviseur des effets visuels : Frankie Chung Chi Hang
Producteurs : Bill Kong et Zhang Weiping
Producteur associé : Zhang Zhenyan

***


présentation réalisée avec l’aimable autorisation de

remerciements à
Olivier Lebraud
logos, textes & photos © www.snd-films.com

Publié dans PRÉSENTATIONS

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article