Bad times
Bad times policier de David Ayer
avec :
Christian Bale, Freddy Rodriguez, Eva Longoria, Forman, Tammy Trull, J.K. Simmons, Michael Monks, Samantha Esteban, Tania Verafield, Noel Guglielmi, Adriana Millan, Geo Corvera, Cesar Garcia, Terry Crews, Emilio Rivera, Sonia Lozada et Paul Renteria
durée : 1h55
sortie le 10 janvier 2007
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Synopsis
Vétéran de la Guerre du Golfe, Jim Davis (Christian Bale) a été profondément marqué par l’horreur des combats, qu’il revit chaque nuit dans ses cauchemars. À bout de ressources, il attend depuis des semaines d’être appelé au sein de la Police de Los Angeles, où un poste lui avait été promis. Si seulement il avait un boulot, il retrouverait son équilibre, sa vie aurait à nouveau un sens, et il pourrait épouser sa fidèle petite amie mexicaine, Marta (Tammy Trull) et la ramener aux États-Unis…
Jim n’a qu’un seul réconfort au milieu de cette galère : son meilleur copain, Mike (Freddy Rodriguez), également chômeur, que sa compagne, Sylvia (Eva Longoria) pousse avec insistance à chercher un emploi.
Jim offre à Mike de l’aider à trouver un job, mais leur quête prend rapidement des allures de virée infernale dans les rues chaudes de South Central. Après avoir vu se refermer devant lui les portes du L. A. P. D., Jim accepte de travailler pour les services de la Sécurité du Territoire. Ses virées avec Jim dans les bas quartiers deviennent de plus en plus violentes et dramatiques. Une nouvelle guerre commence, qui mettra sévèrement à l’épreuve la loyauté et les liens d’amitié des deux hommes…
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Notes de production
« Bad times est un film sur l’amitié et l’entrée dans la vie adulte », explique son scénariste/réalisateur David Ayer. « C’est une parabole et un avertissement. J’ai tenté d’y décrire une période charnière de notre vie, où nous croyons avoir tout compris du monde qui nous entoure. »
David Ayer écrivit Bad times il y a une dizaine d’années, à l’aube d’une brillante carrière de scénariste, comme un adieu à sa jeunesse mouvementée dans les bas quartiers de Los Angeles. « J’ai cherché à montrer des aspects méconnus de L. A. et des rues du centre-ville que je hantais durant mon adolescence. J’ai voulu dépeindre une amitié basée sur des codes et des règles très spécifiques. J’avais également envie de parler des gens que j’ai côtoyés à cette époque. Bien des coeurs et bien des vies se sont précocement brisés dans ces mean streets. Mais la majorité d’entre nous a trouvé la force de s’en tirer et de survivre. Qu’est-ce qui a fait la différence? Nos choix personnels, y compris certains qu’on croyait erronés… »
Les personnages
« Jim Davis (Christian Bale) est un gars qui revient du front et s’efforce d’entrer dans la police », indique David Ayer. « Mais la guerre continue de lui pourrir la vie, de lui brouiller la vue, de lui donner d’atroces cauchemars. » Christian Bale, qui s’est essayé avec succès à des rôles de nature très diverse et à des compositions d’une rare intensité, fut immédiatement captivé par le scénario. « Il l’avait lu il y a quelques années et avait totalement accroché », révèle David Ayer. « Il n’était pas près de l’abandonner à un autre acteur; »
Jim n’a qu’un seul réconfort dans la vie : son amitié pour Mike Alvarez (Freddy Rodriguez). « Ces deux-là se croient encore au lycée. South Central est leur fief, leur terrain de jeux favori », explique Ayer.
« Mike a grandi dans ce quartier sensible sans que cela déteigne sur lui », enchaîne Freddy Rodriguez. « Il a connu tous les dealers et tous les voyous du coin, mais il n’est pas devenu une racaille pour autant. C’est un type doué d’un réel potentiel. Dommage qu’il se contente de boire et faire la fête avec Jim. »
David Ayer choisit Rodriguez dès la première audition : « Il avait parfaitement cerné le personnage. Aucun acteur n’aurait pu l’égaler. » Rodriguez et Bale, qui sont ensemble à l’écran durant la majeure partie du film, nouèrent de solides liens d’amitié, à l’image de leurs personnages.
« Freddy et Christian fonctionnent vraiment bien ensemble », souligne David Ayer. « On croit sans peine qu’ils se connaissent depuis toujours et qu’ils ont grandi dans le même coin. Leur complicité faisait plaisir à voir. »
Pour conclure David Ayer déclare : « Ce film parle d’une seule et même voix de la première à la dernière scène. Il ne cherche pas à justifier ou excuser les comportements de ses personnages. Il leur permet simplement de s’exprimer avec leurs propres mots, comme les jeunes de ces quartiers. En fin de compte, Jim et Mike incarnent deux faces de la même personne, qui doivent coexister et lui sont nécessaires pour s’ouvrir à la vie et à l’amour. »
Le tournage
Les succès scénaristiques de David Ayer (Fast and furious, Training day, ) l’encouragèrent à réserver le script de Bad times pour ses débuts dans la réalisation. Aussi authentique que le percutant Training day, Bad times se veut à tous égards un film indépendant. « Les grands studios n’ont d’ailleurs rien compris à l’histoire », se souvient-il. « Ils aimaient les protagonistes, leur univers et leurs attitudes, mais l’histoire leur paraissait trop dure. Elle les mettait mal à l’aise. Les personnages ne sortaient pas tous indemnes de ce film. C’était une de ses raisons d’être. L’aurais-je fait, sinon ? »
David Ayer décida de violer une règle de base du financement : ne jamais investir son propre argent dans la production d’un film. Il hypothéqua sa maison et put ainsi disposer d’une entière liberté artistique : « Je n’ai eu de compte à rendre à aucun patron, et aucun comité ne m’a expliqué comment rendre mon film incolore, inodore et sans saveur. Un pur bonheur ! »
Le tournage, d’une durée de 26 jours, débuta dans une bourgade mexicaine des environs d’Ensenada. Le Mexique, pays natal de Marta, la petite amie de Jim, joue un rôle clé dans le film, et David Ayer veilla à en donner une image respectueuse et authentique. « En d’autres mains, certains épisodes auraient pu prendre une coloration déplaisante, cruelle et raciste », note l’actrice Tammy Trull. « Sachant l’amour que David voue à notre culture, je n’avais aucune crainte à cet égard. Je savais qu’il y mettrait une grande délicatesse. Ces gens sont dénués de ressources, mais non d’amour-propre. Il y a chez eux un fonds de fierté et de noblesse qui les rend beaux. »
La scène la plus intense du film, où Jim menace de tuer Marta, fut également réalisée sur place, dans un décor de fiesta. « Ce fut le moment le plus inconfortable de tout le tournage », rapporte David Ayer. « C’était éprouvant, non seulement pour les acteurs, mais pour l’équipe. Nous avions hâte d’en finir. »
L’équipe s’établit ensuite à Los Angeles, où le tournage se déroula principalement dans les quartiers de Watts, Echo Park et Lincoln Heights. Ayer, la chef décoratrice Devorah Herbert, le directeur photo Steve Mason et le régisseur d’extérieurs Earnest Lewis avaient repéré et sélectionné un ensemble d’immeubles, d’appartements, de rues et de maisons permettant d’inscrire chaque séquence dans le décor le plus authentique et le plus approprié.
Steve Mason, le directeur de la photo, élabora avec David Ayer un style visuel naturaliste : « Nous tournions dans les quartiers les moins éclairés du centre ville et travaillions en petite équipe, avec un minimum de matériel électrique. Il fallait escalader les pylônes de téléphone et y fixer des lampes au mercure ou au sodium pour éclairer les rues. Cela donne des textures de peau fantastiques, avec des reflets verts et orangés »
Ils choisirent de tourner en Super 16 pour renforcer l’âpreté visuel. « Cela nous a aussi permis de récolter un matériau beaucoup plus abondant, du fait que nous tournions fréquemment à deux caméras, et que chaque chargeur contient le double de pellicule d’une caméra 35 mm », précise Steve Mason. Reflet des expériences personnelles de David Ayer, Bad times a été porté de bout en bout par sa conviction, mais aussi par l’engagement de toute une équipe. « Cette histoire a une résonance encore plus grande pour moi aujourd’hui que lorsqu’elle était à l’état de script. Elle a pris sa vraie dimension en s’enrichissant de l’apport de chacun. Beaucoup de gens l’ont nourrie et lui ont permis de s’épanouir au-delà de tout ce que j’aurais pu obtenir par mes propres moyens. »
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Fiche technique
Écrit et réalisé par : David Ayer
Directeur de la photographie : Steve Mason
Chef décoratrice : Devorah Herbert
Chef monteur : Conrad Buff
Chef cascadeur : Michael Sarna
Musique de : Graeme Revell
Superviseur musical : John Houlihan
Chef costumière : Michele Michel
Coproducteur : Jesse Felsot
Producteurs : Andrea Sperling et David Ayer
Producteurs exécutifs : Christian Bale, Philippe Martinez et Alan Latham
Producteurs associés : Paul Barreras et Roberta Gorski
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